Les chiffres sont têtus et la tendance reste en hausse : l'Algérie importe de plus en plus de voitures, en dépit de toutes les mesures prises pour stopper un rythme jugé pénalisant pour l'économie nationale. Les derniers chiffres des Douanes algériennes relèvent ainsi, sans grande surprise, la poursuite d'un mouvement haussier des importations de véhicules neufs au 1er trimestre 2013. Pour une valeur de 146,3 milliards de dinars, soit près de deux milliards de dollars, les différents concessionnaires installés sur le marché national ont importé durant cette période 151.728 véhicules. Selon les Douanes, la valeur des importations de véhicules a atteint 146,3 mds de DA au premier trimestre 2013 contre 104,12 mds de DA à la même période en 2012, une hausse de 40,54%, alors que le nombre de voitures importées a enregistré une hausse remarquable, passant de 117.144 à 151.728 voitures, en progression de 29,5%. Les hausses des importations de véhicules autant par les concessionnaires que par les particuliers durant ces trois dernières années viennent ainsi démentir la politique gouvernementale, notamment l'ex-gouvernement alors dirigé par Ahmed Ouyahia, qui avait mis des ?'freins'' à la hausse des achats à l'international de véhicules. Il y avait d'abord l'interdiction, passée par un vote parlementaire, de l'importation par les particuliers de voitures de moins de trois ans d'âge, à la demande des concessionnaires. Ensuite, la fameuse loi de finances 2009 qui avait supprimé les crédits à l'achat de voitures octroyés par les banques. Peine perdue, puisque une donnée structurelle est venue réduire à sa plus simple expression cette dernière mesure avec les hausses salariales et les rappels. Ce qui a non seulement favorisé le retour de la hausse de la demande sur les véhicules de tourisme mais surtout fait naître un puissant marché de l'automobile avec l'apparition de concessionnaires à l'ombre de facilités réglementaires gouvernementales. En 2012, l'Algérie avait importé 568.610 véhicules pour une valeur de 514,43 mds de DA contre 390.140 véhicules en 2011 (354,16 mds de DA). La tendance actuelle voudrait que l'on atteigne à la fin de l'année les 700.000 véhicules, avec une lourde ardoise en termes financiers. Dès lors, beaucoup s'interrogent sur l'efficacité du gel des crédits à l'achat de voitures, et, surtout, l'interdiction de l'importation par les particuliers de véhicules de moins de trois ans d'âge qui, souvent, sont de bien meilleure qualité et plus fiables pour la sécurité des usagers que certains modèles importés par des concessionnaires. En attendant peut-être une réforme de ce marché, comme celle annoncée pour la réglementation des ventes et des aires de ventes de véhicules neufs, les constructeurs français dominent le marché national des véhicules neufs. Le groupe PSA (Peugeot) arrive en tête des ventes au 1er trimestre 2013 avec 32.159 unités contre 10.723 véhicules à la même période en 2012 (+199%), talonné par Renault avec 29.166 véhicules. Les constructeurs allemands (BMW et Mercedes) et leurs filiales européennes (Seat, Skoda...) sont en troisième position devant le Sud-Coréen Hyundai avec 13.555 véhicules vendus à fin mars 2013, contre 8.149 voitures à la même période en 2012. Hyundai a, quant à lui, vendu en Algérie 13.368 voitures durant les trois premiers mois de 2013 contre 11.177 voitures durant la même période de 2012.