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Un terrain de 21 ha sera réservé à El-Kerma : La délocalisation des grossistes du centre-ville fait presque l'unanimité

par Houari Saaïdia

Le pôle agroalimentaire d'El-Kerma, une structure en plein essor, verra d'ici peu l'éclosion d'un nouveau marché réservé à l'alimentation générale. Les grandes lignes de ce projet ont été brossées par le wali, jeudi, lors d'une rencontre avec des grossistes du centre-ville. D'ores et déjà, ils sont plus d'une centaine, les candidats à la délocalisation de leur activité vers ce pôle.

«Sachez, tout d'abord, que vous n'êtes pas obligés d'adhérer à cette démarche. Le transfert se fera à titre facultatif. L'administration ne vous oblige pas à déménager à El-Kerma. Elle vous le propose. Libre à vous d'accepter ou de refuser. Cependant, il est de notre devoir de vous sensibiliser sur les conditions difficiles, voire défavorables, auxquelles vous devriez faire face, en ville, avec l'entrée en service du tram le 1er mai, notamment. Oran-ville, comme vous le voyez vous-mêmes, est en pleine métamorphose et le nouveau contexte qui est en train de s'installer n'est guère propice à l'activité qui est la vôtre», a déclaré le chef de l'exécutif local devant une centaine de commerçants activant notamment à l'ex- boulevard commerçant de Mascara ainsi qu'à Sidi El-Hasni et le boulevard Mâata. Il n'en fallait pas plus pour que ces derniers, manifestement déjà convaincus que leur négoce en ville est sans lendemain, expriment leur consentement pour la suggestion du wali. Et ce, d'autant que la porte ouverte par les pouvoirs publics locaux, avec priorité aux Oranais, se fermera un jour, comme l'a fait savoir, sans nuance d'ailleurs, le wali : «Vous êtes privilégiés du moment que nous vous proposons, à vous les locaux, un emplacement au futur marché, qui aura un rayonnement national. Mais notre patience aura une limite et, au cas où vous tergiversez trop, nous lancerons un avis d'intéressement national par le biais de la presse et les médias et là, vous verrez bien que vos collègues de l'Est et du Centre sauteront sur l'occasion.

Car, et vous le savez mieux que moi, Oran, du simple point de vente au réseau commercial, tout le monde en rêve».

La démarche arrêtée par l'administration locale consiste, en fait, en un montage financier entre l'attributaire et la wilaya, à hauteur de 50% pour chaque partie, pour la réalisation du marché de gros. Pour ce faire, un compte sera créé auprès d'un notaire, ou le cas échéant l'APC via souscription, où l'intéressé versera la 1ère tranche de 50% du prix du local -qui sera déterminé ultérieurement en fonction d'un ensemble de paramètres-, quant à la 2e tranche qui sera versée par la wilaya -une sorte d'un prêt ou une avance sans intérêts qui ne dit pas son nom-, l'acquéreur la remboursera suivant un échéancier, et au bout du compte, il sera propriétaire du bien à part entière. Le marché de l'agroalimentaire aura pour structure un sous-sol plus deux étages, en charpente métallique. Un bureau d'études sera bientôt choisi à cet effet et une entreprise «hautement qualifiée» se chargera de la réalisation dans un délai qui n'excédera pas les 12 mois, maximum, a expliqué le wali, précisant aux commerçants intéressés que les modalités d'inscription se feront par l'intermédiaire du directeur du Commerce, le chef du projet. Pour la concrétisation de ce projet, un terrain de 21 hectares, bien domanial, a été choisi dans le périmètre des halles centrales de fruits et légumes d'El-Kerma, jouxtant le marché de véhicules d'occasion et le (futur) marché aux bestiaux. Par ailleurs, et en réponse à une question posée lors du débat par un commerçant, le wali a bel et bien confirmé l'entrée en vigueur dès le 1er mai, concurremment avec la mise en service commercial du tramway, d'un arrêté d'interdiction du mouvement des poids lourds au centre-ville dans la tranche horaire 5h-19h. «C'est une décision sans appel. Débrouillez-vous avec vos fournisseurs pour faire la livraison de nuit.

La circulation et le stationnement des camions en même temps que le passage du tram, c'est tout simplement impossible», affirmera le wali. Il faut relever, par ailleurs, que les commerçants, de façon générale, ne sont pas en odeur de sainteté auprès des consommateurs, tant les pratiques frauduleuses, indépendamment du créneau (produits alimentaires, pièces de rechange, papeterie et emballage, etc.), sont légion dans le circuit. La concentration des grossistes dans un ensemble commercial permettra ainsi un meilleur contrôle des services DCP, hygiène, vétérinaires, fisc, etc.