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El-Tarf : La méningite fait une autre victime

par El-Houari Dilmi & A. Ouelâa

Alors que la méningite a déjà fait quatre morts à Blida et M'sila début janvier, une autre victime, un collégien, a été terrassée par la maladie, hier mercredi, à Dréan, dans la wilaya d'El Tarf.

En effet, Daoui Aymen, scolarisé en deuxième année moyenne au CEM «Badji Mokhtar» à Dréan, dans la wilaya d'El Tarf a rendu l'âme dans la matinée d'hier mercredi, après plusieurs jours de coma à l'hôpital Ste Thérèse à Annaba. Souffrant de diabète, le collégien est décédé des suites d'un cas de méningite virale selon le rapport médical, établi par ses médecins traitants.

Depuis la déclaration des premiers cas de méningite dans une clinique privée à Blida, quatre personnes sont décédées de la maladie, dont deux frères à M'sila. Fermée par mesure préventive par les autorités sanitaires de la wilaya de Blida, la clinique «Amina », où les premiers cas de méningite ont été enregistrés, faisant deux victimes, a été autorisée cette semaine à reprendre du service. Le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière avait indiqué, à la déclaration des premiers cas de méningite qu'il ne n'agit pas d'une «situation endémique», et que les cas enregistrés sont des «cas isolés ne constituant pas une source d'inquiétude».

Le conseiller, chargé de la communication au ministère, M. Salim Belkessam, avait souligné dans une déclaration à la presse que la situation «n'est pas épidémique», précisant qu'il «s'agit d'une situation très normale» et que des cas pareils sont enregistrés chaque année, ajoutant que la situation n'est pas «grave et que ces cas ne sont pas source d'inquiétude».

La contamination par la méningite a enregistré «un net recul» en Algérie depuis l'introduction en 2007 de la vaccination contre Haemophilus influenze dans le cadre du calendrier national de vaccination, avait déclaré de son coté le Professeur Jean-Paul Grango, spécialiste en pédiatrie. Cité par l'agence Aps, le Pr Grango avait indiqué que «les enfants de 3, 4 et 5 mois se font vacciner contre Haemophilus influenze et une dose de rappel est prévue au cours de leurs deux premières années».

L'apparition, de temps à autre, de certains cas de contamination par la méningite «est chose ordinaire», a estimé le spécialiste rappelant les années 90 où cette maladie avait touché plusieurs wilayas. «Une bonne maîtrise de la situation a empêché, depuis l'apparition d'autres cas », a-t-il ajouté.

Dans ce contexte,le Pr Grango a révélé l'existence de deux types de méningite: bactérienne et virale, qui sont parfois mortels. Il a souligné, dans ce contexte, la nécessité d'introduire le vaccin anti-pneumocoque pour les enfants et personnes âgées pour réduire le risque de contamination par la méningite à pneumocoques.

Enfin, le Pr Grango a appelé à doter les laboratoires des moyens nécessaires à même de faire les analyses permettant de détecter la contamination par la méningite, conformément aux normes internationales en vigueur. La méningite est une inflammation des méninges, le plus souvent d'origine infectieuse. Les encéphalites, sont des affections cérébrales de caractère inflammatoire1 impliquant des signes neurologiques de souffrance cérébrale. Très souvent, les méningites sont associées à des signes d'encéphalites, car elles peuvent s'associer à des signes inflammatoires des méninges. On parle alors de méningo-encéphalites. Il existe deux formes très différentes de méningites : les méningites virales qui sont les plus fréquentes et sont bénignes, et les méningites bactériennes, plus rares, mais souvent mortelles.