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Résultats catastrophiques pour les bacheliers dans les universités : Les syndicats autonomes critiquent le «baccalauréat du seuil»

par S. M.

La décision du ministère de l'Education nationale d'instaurer un seuil pour les sujets du baccalauréat 2013 a provoqué une levée de boucliers des syndicats autonomes du cycle secondaire, essentiellement le Snapest et le Cnapest, qui regrettent le fléchissement de la tutelle. Les syndicats autonomes ne sont pas les seuls à dénoncer les mesures annoncées au courant de cette semaine par le département ministériel.

Des voix s'élèvent parmi les parents d'élèves qui déplorent la «mollesse» de la tutelle dans le traitement des caprices des élèves de classes terminales. Les contestataires de l'instauration du seuil s'appuient sur un argumentaire assez solide. Ils soutiennent que le baccalauréat, considéré jadis comme un examen décisif dans le parcours scolaire, a désormais perdu de sa consistance. Des enseignants interrogés estiment qu'avec des taux de réussite de plus de 60%, le baccalauréat est devenu une «passoire» ce qui a eu de graves répercussions sur le niveau scolaire des élèves et pas seulement ceux des classes terminales. «Nous assistons à une baisse soutenue du niveau scolaire des lycéens. Les dommages occasionnés par cette regrettable tradition du seuil ne se limitent pas au secteur de l'Education nationale, mais même les universités pâtissent de cette pratique», avoue cet enseignant chevronné. L'enseignement supérieur reçoit des bacheliers avec un niveau scolaire, pour faire dans l'euphémisme, faible et sans connaissances solides pour entamer des formations universitaires. Dans certaines filières, les résultats des premières années universitaires sont qualifiés de «catastrophiques». «Il existe des étudiants qui ne savent même pas écrire une phrase correcte en arabe», affirme, avec amertume, cet autre enseignant. Nombreux enseignants interrogés soutiennent que l'actuel système scolaire a échoué à inculquer à nos enfants les valeurs morales essentielles pour construire leur avenir. Ils estiment que la tutelle applique une politique de nivellement par le bas. Ainsi les établissements secondaires performants qui ont réussi à achever dans le temps la totalité des programmes doivent s'aligner sur les autres établissements en retard, ce qui constitue un mauvais message pour les nouvelles générations.

A rappeler que le ministre de l'Education nationale avait annoncé au courant de cette semaine que les sujets du baccalauréat seront élaborés sur la base des cours effectivement dispensés durant l'année. Dans son communiqué, le ministère indique que le seuil des leçons ainsi que la fin des cours sont arrêtés au jeudi 2 mai prochain.