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25 corps découverts hier : Le bilan de l'attaque d'In Amenas s'alourdit

par Moncef Wafi



La prise d'otages du complexe gazier d'In Amenas n'a pas fini de livrer ses vérités partagées entre bilan revu à la hausse, enquêtes des services de renseignement sur l'implication présumée d'employés de Tiguentourine et arrestation des membres du groupe armé «Signataires par le sang» de Mokhtar Belmokhtar.

Selon l'AFP, qui reprend, hier, la chaîne privée Ennahar, les forces spéciales algériennes ont arrêté cinq assaillants dans l'usine gazière scène de la prise d'otages tandis que trois autres seraient en fuite. Les forces spéciales continuent toujours à ratisser le complexe et le sécuriser après avoir donné l'assaut final samedi, au terme de quatre jours d'une spectaculaire prise d'otages. Par ailleurs, et comme annoncé un peu plus tôt par les autorités algériennes, le bilan final de cette opération n'est pas encore arrêté officiellement puisque 25 corps ont été retrouvés, hier, sur place selon toujours Ennahar. Cette annonce n'a pas été suivie d'une réaction officielle. Un premier bilan provisoire donné par le ministre de l'Intérieur faisait état de 23 étrangers et Algériens morts ainsi que de 32 assaillants tués par l'armée alors que 685 employés algériens et 107 étrangers ont pu être libérés, selon la même source. Ces corps sont vraisemblablement ceux des otages étrangers exécutés par leurs ravisseurs et dont on était sans nouvelles alors que l'Algérie s'est gardée de donner la nationalité des victimes laissant cette tâche aux gouvernements concernés. Le Japon avait annoncé que 10 de ses ressortissants manquaient à l'appel. Neuf d'entre eux ont été exécutés dès mercredi par les preneurs d'otages, selon l'AFP, qui cite deux otages algériens témoins de la scène. Neuf Japonais ont été exécutés par les islamistes dès mercredi : trois qui tentaient de s'échapper d'un bus, puis six sur les lieux d'habitation des employés. La société japonaise JCG avait indiqué que dix Japonais étaient toujours portés manquants dimanche matin alors que Tokyo s'est refusé à commenter l'information des témoins. La Norvège compte, quant à elle, cinq morts et la Malaisie, deux. Des citoyens français, américains et roumains avaient déjà été déclarés morts. Trois Britanniques et une personne résidant au Royaume-Uni sont probablement morts, a annoncé hier matin le Premier ministre David Cameron. Un employé colombien de BP pourrait aussi faire partie des otages tués, a indiqué le président Juan Manuel Santos.

 Rappelons que le groupe norvégien Statoil, qui gère le site gazier avec le Britannique BP et Sonatrach, a fait état pour sa part de recherches intenses pour retrouver notamment ses cinq employés norvégiens toujours portés manquants. Il a évoqué des recherches sur le site mais aussi dans la région désertique entourant les installations gazières ainsi que dans les hôpitaux et établissements médicaux à Alger, In Amenas et dans les autres localités où des blessés pourraient avoir été évacués.

La Malaisie était aussi sans nouvelles de deux de ses ressortissants. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, a déclaré dimanche qu'il ne « croyait pas» qu'un Français figurait parmi les preneurs d'otages du site gazier, qualifiant cette information de «rumeur». Rappelons que c'est à une véritable multinationale terroriste que les forces spéciales algériennes ont dû faire face pour libérer les otages. Parmi les hommes de Belmokhtar, des Algériens, des Maliens, des Egyptiens ou encore des Mauritaniens alors que des témoins ont évoqué la présence de terroristes «occidentaux» parmi les ravisseurs.