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Des habitants de Fedj Errih protestent devant la daïra

par A. El Abci

Près d'une centaine d'exclus du relogement dont ont bénéficié les habitants du bidonville de Fedj Errih ont bloqué la porte d'entrée de la daïra, hier, exigeant du 1er responsable de celle-ci «de venir s'expliquer devant eux sur sa promesse de régler leur situation dans les quinze jours», ont-ils réclamé. Apparemment, le service d'ordre a reçu des consignes pour ne pas intervenir, puisque des policiers présents ont assisté à la scène sans bouger, non sans continuer à surveiller discrètement tout ce qui bouge.

Selon un des protestataires, « nous représentons ici près de 150 chefs de familles, essentiellement de nouveaux mariés et des familles nombreuses, qui ont fait des recours pour étroitesse des F3 attribuées, à qui le chef de daïra a fait la promesse le jour du relogement des 1.500 habitants de Fedj Errih à Ali Mendjeli de régler notre situation dans les quinze jours». Et de poursuivre : « Le 1er transfert des habitants de Fedj Errih a eu lieu au mois de septembre dernier, ce qui veut dire que cela fait maintenant plus de trois mois que nous ne faisons qu'attendre et sans nouvelle aucune». «Pire encore, disent-ils, les autorités procèdent actuellement à la délocalisation de milliers d'habitants de plusieurs cités de bidonvilles, oubliant complètement notre cas et les promesses de régler notre problème à brève échéance». Et de déclarer «qu'à bout de patience nous avons organisé ce sit-in pour rappeler notre cas au chef de daïra et exigé des explications sur ses promesses non tenues».

Il est à indiquer, dans ce cadre, que selon des témoins oculaires un père de famille, parmi les protestataires, qui était accompagné de sa femme et d'une jeune fille s'est aspergé d'essence voulant mettre le feu à ses vêtements. Et nos interlocuteurs d'affirmer que l'irréparable a été évité de justesse grâce à l'intervention rapide des personnes qui étaient à proximité, qui l'en ont empêché, aidées en cela par des policiers qui l'ont vite ceinturé, mis dans un fourgon et emmené au commissariat central. Contactés de nouveau en fin d'après-midi, les protestataires ont reconnu avoir pénétré dans la daïra en «forçant un peu les choses», sans être reçus par le premier responsable de cette dernière. Celui-ci a exigé pour les recevoir de s'organiser en délégation de six représentants qu'il s'est engagé à recevoir hier à 17 heures.