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L'OPGI réclame 20 milliards à l'université Mentouri

par A. Zerzouri

Le conflit entre l'université Mentouri et l'OPGI autour des loyers impayés de 350 logements de fonction attribués aux enseignants du cycle supérieur dans le cadre d'une convention liant les deux parties, dont le montant global dépasse les 20 milliards, ne semble pas près de connaître un heureux dénouement admissible par les parties antagonistes. Pourtant, la décision de justice exécutoire rendue en faveur de l'OPGI remonte à près de deux ans !

Le verdict des juges, clair et précis, ordonne à l'université de Mentouri de payer à la partie plaignante, l'OPGI en l'occurrence, 20 milliards de centimes de loyers impayés et une amende de 200 millions, mais l'exécution de ce jugement demeure encore en suspens. Le rectorat de l'université Mentouri manifeste un refus catégorique de payer «un dû qui n'est pas le sien», selon les termes de la réponse donnée par son service juridique, renvoyant plutôt le plaignant vers les locataires eux-mêmes. «C'est aux locataires de régler les charges de loyer», se défend l'administration de l'université Mentouri. Mais, le fait est là, la décision de justice ne reconnaît pas une tierce partie au conflit, signifiant clairement que le signataire de la convention prend toute la responsabilité des charges de loyers. Les locataires en désarroi se sont bien présentés à titre individuel auprès de l'OPGI pour tenter de régler le contentieux, en affirmant toute leur disponibilité à payer les frais de location, mais l'OPGI rejette cette solution à cause de l'absence de contrats liant ces locataires à son office. Ces derniers occupent des logements de fonction au moyen de décisions établies par leur hiérarchie, et le seul lien contractuel qui existe, donc, est cette convention signée entre les deux parties en conflit, objectent les services de l'OPGI. Dans le sillage de cette affaire, des voix au sein de l'office s'élèvent pour pousser à l'exécution de la décision de justice en question. «La décision de justice est exécutoire, et il fallait dans ce sens mettre en branle tous les moyens judiciaires pour que l'OPGI récupère ses droits, sinon on croirait à une négligence ou complaisance qui porte un grave préjudice à nos caisses», conviennent des cadres de l'OPGI. Certains parmi ces derniers n'ont pas hésité de tirer un lien avec d'autres affaires du même genre, mais impliquant des citoyens locataires, harcelés et menacés d'expulsion, eux, à cause de 20 millions de loyers impayés, parfois moins. Une politique «du deux poids, deux mesures», qui a indigné plus d'un fonctionnaire de l'OPGI. Quant aux enseignants qui occupent ces 350 logements de fonction, l'appréhension pèse lourdement sur les têtes. Ils reconnaissent que la procédure administrative aurait voulu que les retenues des charges de loyers soient opérées à la source, sur leurs fiches de paie, et ils sont disponibles à régler le litige en suspens afin d'éviter toute situation délicate qui peut évoluer vers une accusation de manquement aux obligations du bail et se transformer en «occupation illicite» des lieux. «On craint sérieusement l'apparition tôt ou tard de surprises de mauvais goût», s'inquiètent les concernés. Quelques cas, pourtant en possession de désistements, sont étouffés par ce conflit qui ne voit pas le bout du tunnel, car l'OPGI refuse de procéder à l'établissement de contrat de location individuel tant que la lourde créance de 20 milliards demeure inscrite dans la case «impayée». Ainsi, toutes les parties tournent en rond autour de ces 350 logements de fonction.