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BOUSSEMGHOUN : LA VILLE FAIT SA TOILETTE HABITUELLE

par Hadj Mostefaoui

Tel un seul homme, les nouveaux élus locaux et à leur tête le très pétillant chef de daïra, sabre au clair, n'ont pas hésité un seul instant à retrousser les manches, en décidant le week-end dernier, d'un commun accord, et avec le précieux concours de la population locale, qui a été mise sans difficulté aucune à contribution, à donner un grand coup de balai et de serpillière à l'ensemble des rues et places publiques de la ville.

Pourtant la ville est réputée pour être la plus coquette et la plus séduisante de l'Ouest du territoire national, sinon de tout le pays.

Ce qui a été étonné plus d'un, sont la discipline et l'entrain de la population locale qui s'est donnée corps et âme, au son de la «zorna» pour égayer les participants et ajouter ainsi une touche musicale à cette opération de volontariat familièrement appelée «Touiza», hommes, femmes, jeunes, et vieux exceptés bien sûr les personnes grabataires, tous ont répondu à l'appel sans même rechigner et avec le sourire aux lèvres, qui avec une brouette, qui avec son seul baudet et sa charrette mais, qui avec la ferme volonté de préserver le cadre de vie d'une ville qui mérite, de par ses vestiges et ses nombreux sites envoûtants, d'être classée dans le patrimoine culturel national.

Dès le premier chant du coq, c'est tout un régiment d'hommes, de femmes et d'enfants marchant au pas et sous les jou you stridents,qui ont entamé les travaux de nettoiement et d'enlèvement de détritus dans une atmosphère bon enfant et rares étaient les pauses autour de l'inévitable verre de thé accompagné de la galette dite « merfoussa » une pizza au goût épicé très prononcé, d'origine locale dont la renommée a dépassé les frontières du pays. La ville de Boussemghoun figure incontestablement à la tête du palmarès des rares villes propres du pays.

L'on s'étonne encore de nos jours, nous chuchote à l'oreille un enfant du bled, de voir toujours et exceptionnellement cette ville, pourtant profondément enclavée, entreprendre constamment sur la propre initiative de sa population locale sans y être forcée d'ailleurs, des travaux d'embellissement en maintenant et en préservant l'éclat des rues larges et ombragées de la ville et donner ainsi le meilleur exemple de civisme au reste des populations des 21 autres communes de la wilaya et d'ajouter enfin, que les maires de chacune d'elles devraient faire un détour ou y séjourner, dans cette agglomération où ils auront beaucoup à apprendre. Boussemghoun, cet havre de paix incrusté dans un écrin de verdure est en lui-même une poésie.