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Les élections vues par l'observatoire de la société civile

par M. Aziza

L'observatoire de la société civile pour l'observation des élections a présenté lors d'une conférence de presse un mini-rapport provisoire sur les résultats des observations de la matinée du processus de vote pour les élections des assemblées communales et de wilaya, en attendant le rapport final prévu dans 10 à 15 jours après les élections.

Une conférence de presse est prévue ce dimanche pour rendre public le rapport provisoire de l'observatoire sur le déroulement des élections de ce 29 novembre. Le rapport de 1000 observateurs citoyens électeurs (bénévoles) dépêchés à travers les centres de votre de 18 wilayas du pays fait état d'un bon déroulement du processus notamment du point de vue organisationnel, mais ils ont relevé de multiples irrégularités dans certains centres de vote.

Le coordinateur général de l'observatoire citoyen, Nourredine Benbrahem, a affirmé en langage de pourcentage que 96,2% des bureaux de vote qui ont été observés sont faciles d'accès et bien visibles pour les électeurs. Et de préciser que 91,1% des centres ont ouvert à 8 heures. « Certains centres ont ouvert à 9h30 en raison des inondations », dira le conférencier qui a cité le cas du centre de vote Ibn Badis à Bordj El-Kiffan, le centre Belarbia Cherif à Blida et le centre Ibn Khaldoun à Tamanrasset. Les observateurs ont fait remarquer que le flux des électeurs était modeste en début de matinée, avec des longues files de citoyens vers la fin de la matinée, notamment dans des centres de vote à Adrar, Boumerdès, Tamanrasset et Akbou dans la wilaya de Béjaïa.

Parmi les irrégularités relevées par les observateurs citoyens, la présence de posters accrochés aux murs des bureaux de vote, chose interdite par la loi électorale. Des plaintes ont été déposées par des partis politiques durant la matinée concernant la campagne électorale et les tentatives d'influence des électeurs de la part d'autres partis. Les observateurs ont évoqué une bagarre qui a éclaté entre trois représentants de partis politiques dans le centre El-Hakimiya, dans la wilaya de Bouira. Ils ont également évoqué l'absence de bulletins de vote en nombre égal au centre Cheikh Larbi Tebessi, avec une campagne toujours active de la part d'un parti politique. Et dans la wilaya de Blida, plus exactement au centre Abderezak El-Harti, les observateurs ont évoqué l'absence de noms d'électeurs sur les listes électorales, ce qui les a privés de leur droit de vote. Les membres de l'observatoire ont précisé qu'ils étaient présents seulement à travers 31,3% des centres de 18 wilayas faute de moyens. Le coordinateur général Benbrahem a indiqué que l'observatoire a l'intention d'élargir sa présence dans les prochains scrutins, notamment pour les élections présidentielles. Concernant la neutralité de l'observatoire, notamment quand on sait que certains de ses membres étaient du côté de l'administration et certains étaient membres de partis politiques, le premier concerné Benbrahem répond «j'étais et je ne suis plus», ajoutant que «la neutralité sera assurée par l'observatoire à 100%, étant donné que toutes les associations membres ont signé une charte d'éthique justement pour garantir l'autonomie, la liberté et la neutralité du réseau ou de l'observatoire».

PLAIDOYER POUR LA REVISION DE LA LOI ELECTORALE

Bien que la loi électorale donne le droit au citoyen électeur dans ses articles 47, 48 et 165 d'assister au contrôle et au suivi des élections, «ça reste insuffisant», dira l'homme de loi Sidhoum Ben Saïd qui plaide pour une intégration du citoyen dans le contrôle et la surveillance des élections dans un « cadre juridique qui permettra au citoyen de contrôler et de surveiller les élections, depuis l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à la fin de l'opération », a-t-il recommandé.