Participation timide des électeurs aux élections locales ce jeudi dans la matinée. L'ambiance était plutôt morose au niveau de la majorité des bureaux de vote. Le froid, la neige et le manque de conviction pour un éventuel changement après ce scrutin, a découragé plus de la moitié des élécteurs à sortir en cette journée particulière, pour faire son devoir de citoyen. Ce vote a, toutefois, créé l'évènement dans certaines wilayas par des incidents qui ont eu lieu, émeute, violation de domicile et rixes entre représentants de partis politiques et candidats.

Beaucoup de wilayas ont enregistré un taux de participation faible, à leur tête la capitale, tandis que la wilaya de Tindouf a été celle qui s'est distinguée par un le taux de participation le plus élevé.

A l'ouest, dans la wilaya d'Oran, le vote a commencé très lentement jusqu'à 14h où le taux de participation a commencé à grimper progressivement. Les bureaux de vote n'ont pas connu une affluence importante. Les femmes ont été moins nombreuses à se rendre aux urnes par rapport aux hommes. Pour certaines d'entre elles, «ces élections ne vont rien apporter de nouveau pour l'amélioration de la vie quotidienne du citoyens». Pour d'autres, les candidats sont peu convaincants. Le fait saillant, cependant, a été l'incident qui a eu lieu dans la commune de Bousfer, daira de Ain Turck, où l'ex-maire, qui était aussi candidate pour l'assemblée communale, a été victime d'une tentative de violation de domicile commise par une centaine d'individus, selon le président de la CWSEL ainsi que son mari, qui a vu son magasin saccagé.Un autre incident a été signalé dans la commune de Sidi Chahmi où des représentants de partis et candidats libres se sont livrés à des disputes et altercations.

Dans la wilaya d'El Bayadh l'ambiance a été meilleure. La vague de froid qui s'est abattue subitement sur la région n'a pas empêché les citoyens à se rendre aux urnes, sous les flocons de neige et une température n'excédant pas les 5° C. El Bayadh est connue pour son engouement traditionnel pour ce genre d'événement. Pour l'A.P.C, 112 listes et une d'indépendants comportées des candidats qui se disputaient les sièges des 22 communes et 09 partis politiques étaient en lice pour l'A.P.W.

La commune de Béni-Saf a créé l'événement par l'élection de huit femmes à l'assemblée communale. Une première dans cette commune, qui a vu la tendance se renverser cette fois-ci. C'est le RND qui l'a remporté avec 6 sièges, devançant ainsi le FNJS, le FLN et l'alliance de l'Algérie verte. A Sidi-Ouriache, Oulhaça et à Sidi-Safi avec respectivement 10, 08, 04 sièges sur 13 possibles, c'est le FLN qui l'a remporté. Quant à la localité d'Emir AEK, c'est le FNJS qui est sorti vainqueur avec 08 sièges sur 13.

Dans la wilaya de Tlemcen et selon les résultats recueillis tard dans la soirée, c'est le parti du FLN qui a raflé la mise à l'APW. Le RND s'est classé en 2ème position suivi du FNA. Pour le reste des listes en lice, c'est la douche écossaise, particulièrement pour les partis qui possèdent, malgré tout une expérience, à l'exemple du MSP et du PT, qui n'ont pas réussi le pari de s'adjuger ne serait-ce qu'un siège.

Au centre, dans la wilaya de Blida, un froid intense régnait sur toute la wilaya et aussi bien les partis que l'administration, appréhendaient la chute de pluie et de neige qui réduirait la participation des citoyens aux élections locales. Ainsi, et à l'instar de toutes les wilayas du pays, les bureaux de vote ont été ouverts à partir de huit heures du matin pour n'être fermés qu'à vingt heures pour 17 des 25 communes que compte la wilaya de Blida. De temps en temps le soleil essayait de percer à travers les nuages puis s'en allait, faisant pincer le cœur à ceux qui attendent une chose ou une autre de ces élections. Mais les citoyens, jusqu'à environ 10 heures du matin, sont restés bien au chaud chez eux ou commentaient les faits à l'intérieur des cafés qui ne contenaient plus leurs clients très nombreux. Les représentants des partis, les candidats, les chargés de l'encadrement des bureaux de vote, tous attendaient impatiemment l'arrivée massive des électeurs mais durant plusieurs heures ils ne venaient que par groupe de deux ou trois au plus. Les chaines qui s'étiraient jusqu'au dehors du bureau de vote n'étaient pas visibles. Les choses commencèrent un peu à bouger vers 13h. Les électeurs se faisaient un peu plus nombreux et le taux a atteint un peu plus de 10 %. Mais il faut dire que dans les centres pour femmes c'était encore le vide sidéral.

De temps en temps des escarmouches étaient enregistrées entre des candidats de partis différents ou entre leurs sympathisants, mais se terminaient généralement dans le calme après l'intervention de personnes sages ou d'officiers des services de sécurité qui essayaient de gérer le différend sans qu'il déborde. La quasi-totalité des citoyens que nous avons pu approcher affirmaient que la couleur politique des élus leur importait peu «nous voulons celui qui apportera un plus à notre commune» affirmaient-ils. Beaucoup contestaient la composante humaine de certaines listes qui, disent-ils: «comportent des noms de personnes qui n'ont rien à voir avec la gestion et, pire, qui ont mauvaise réputation».