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CTC-Est : vers une sortie de crise ?

par A. Mallem

En dépit des efforts des responsables de la fédération nationale de l'habitat et de l'urbanisme et de la direction générale, un certain marasme persiste encore au sein des travailleurs et des syndicats du CTC-Est.

Rencontré jeudi dernier, M. Bouraiou, intérimaire du directeur général en pèlerinage aux Lieux saints de l'Islam, pense toutefois « que dès le retour de ce dernier tous les problèmes seront mis sur le tapis et discutés avec les représentants des travailleurs ».

Toutefois, notre interlocuteur a tenu à s'exprimer sur les dernières sorties des membres du syndicat qui se sont plaints d'entraves dressées par la direction générale à leurs activités syndicales. « Sans vouloir engager une polémique, je tiens à démentir formellement les déclarations des syndicalistes rapportés dans Le Quotidien d'Oran à propos du nombre d'agences qui sont entrées en grève le 5 novembre courant », a déclaré M. Bouraiou en exhibant des procès-verbaux de constats établis par des huissiers de justice, témoignant que seules les agences de Sétif et Oum El-Bouaghi ont connu des arrêts de travail (29 grévistes sur un effectif de 35 dans la première et 10 sur 19 dans la seconde). « Et dans les 15 autres agences, y compris le siège et la direction générale, tout le monde a travaillé normalement », a ajouté notre interlocuteur avançant que les responsables syndicaux du siège et ceux de l'union territoriale qui ont donné des informations sans fondement s'exposent à être attaqués en diffamation.

Répondant ensuite, point par point, aux accusations des représentants des travailleurs, M. Bouraiou a dénié toute représentativité au conseil syndical du CTC par le fait que quatre de ses membres n'ont plus de liens contractuels avec l'entreprise et que, de facto, le quorum nécessaire ne peut être atteint pour prétendre réunir valablement cet organe. « La fédération est informée et a pris en charge le dossier du renouvellement du conseil syndical, a-t-il dit. La semaine passée, M. Saou, membre de la fédération, était de passage chez nous et il a tenté en vain de raisonner les membres de cette instance syndicale en leur expliquant les textes de l'UGTA. Autre chose, a poursuivi M. Bouraiou, il faut noter que c'est la fédération qui gère ce dossier et non l'union territoriale de Constantine laquelle n'est pas en droit de réunir les représentants syndicaux de Sétif, Biskra, Batna, Oum El-Bouaghi, pour décider de déclencher une grève, etc. Il y a maldonne. N'empêche que lorsque le représentant de la fédération m'a demandé de me réunir avec le conseil syndical, j'ai consenti sans tenir compte du fait que M. Saci, le secrétaire général de la section syndicale dont le contrat de travail a expiré, était présent. Mais par esprit de concertation et de bonne volonté, je n'ai pas voulu contester sa présence. Lors de la réunion, j'ai pris l'engagement, au nom de la direction générale, de traiter tous les problèmes, si problèmes il y a, dès le retour du DG », a expliqué encore l'intérimaire.

Pour le cas du SG de la section syndicale, M. Bouraiou a indiqué qu'il faut nuancer car celui-ci n'a pas été licencié, mais son contrat à durée déterminée est arrivé à expiration et son renouvellement ou non dépend de la décision du DG. « Moi, en tant qu'intérimaire, je ne peux pas signer une telle décision », a-t-il déclaré. « Malheureusement, M. Saci et ses camarades syndicaux ont cru bon d'aller à la grève sans tenir compte de la procédure réglementaire », poursuit-il. En ce qui concerne la permanisation, notre interlocuteur a affirmé que le personnel du CTC-Est est permanisé à plus de 80%. Le reste étant composé de ceux qui ont été dépermanisés en 1998 en échange d'une indemnité. En quelque sorte, ils avaient vendu leurs contrats à durée indéterminée, et la loi interdit de permaniser à nouveau des travailleurs qui ont pris de l'argent du Trésor public.

Contacté hier, M. Saou, membre de la fédération, n'a fait que confirmer les propos de M. Bouraiou en disant « qu'au cours de la réunion du 5 novembre dernier, on était sur le point de régler le problème, mais les membres du conseil syndical n'ont pas voulu signer le protocole d'accord avec la direction. Malgré cela, nous allons continuer le dialogue et en attendant le retour du DG, j'ai lancé un appel aux travailleurs et à leurs représentants leur disant que leurs problèmes sont pris en charge au niveau de la fédération ». N'ayant pu contacter M. Saci hier, nous nous sommes rabattus sur M. Arafa Abdelouahab, secrétaire général de l'union territoriale Ouest de l'UGTA Constantine, lequel nous a informés qu'un membre du holding a été délégué pour le rencontrer avec les membres du conseil syndical afin d'examiner tous les problèmes évoqués et aplanir les différends.