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L'or, les engrais, les hydrocarbures et la téléphonie mobile : Le Qatar met le paquet en Algérie

par R. N.



Après le complexe sidérurgique de Bellara, différents projets ont été arrêtés avec les Qataris, notamment dans l'exploitation de la mine d'or de Tirek-Amesmessa, dans la wilaya de Tamanrasset, et la réalisation d'un complexe d'engrais phosphatés à Oued Keberit, à Souk Ahras, ainsi que le développement de l'opérateur de téléphonie mobile « Nedjma ». Le développement des technologies modernes en Algérie, notamment dans les régions du Sud, était au centre de la rencontre qui a regroupé, jeudi à Alger, le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprises et de la Promotion de l'Investissement, M. Chérif Rahmani et le président du Conseil d'administration de la Société de télécommunications qatarie «Qtel». A l'issue de l'audience qu'il a accordée au responsable de «Qtel», Cheikh Abdallah Ben Mohamed Ben Saoud al-Thani, M. Rahmani a indiqué que le principal objectif du secteur est la répartition de l'investissement dans le domaine des technologies modernes et de la création, de façon équilibrée, sur tout le territoire algérien, notamment dans les régions du Sud et ce, en collaboration avec les sociétés qataries notamment « Qtel ». De son côté, Cheikh Abdallah Ben Mohamed Ben Saoud al-Thani a fait part des ambitions de sa société de se déployer dans le sud algérien et de soutenir les projets Internet et d'autres projets d'investissement. Sur l'augmentation dernièrement de la part de « Qtel » dans le groupe koweitien «Watanya télécoms» de 52,2% à 92,1%, le responsable a souligné que sa société a préféré augmenter sa part dans le même groupe au lieu d'aller à un autre, ajoutant que «les télécoms sont un domaine dynamique qui requièrent la prise de décisions rapides». L'objectif le plus important «ne réside pas seulement dans l'investissement. C'est aussi un objectif stratégique, d'avenir»,a-t-il dit, remerciant, à cette occasion, le Premier ministre M. Abdelmalek Sellal et les membres du gouvernement algérien pour leur rôle dans le soutien de ce marché qui s'est conclu facilement». Le responsable qatari a exprimé l'ambition de voir l'opérateur de téléphonie mobile «Nedjma» devenir l'une des grandes sociétés en Algérie, en offrant des prestations de qualité d'autant qu'il vise l'accès à la troisième génération avec les technologies de pointe. Le groupe « Qtel » dont le siège se trouve dans la capitale qatarie, est une société de télécommunications internationale, largement présente dans le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et le Sud-Est asiatique. Elle comptait 83,7 millions d'abonnés jusqu'en juillet 2012.

UN COMPLEXE D'ENGRAIS A SOUK AHRAS

L'Algérie et le Qatar veulent construire, en partenariat, un complexe d'engrais phosphatés qu'ils projettent d'implanter à Oued Keberit, à 70 km de Souk Ahras, a annoncé le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi. Le projet, en cours d'examen par les ministères de l'Energie des deux pays, devrait produire des engrais phosphatés et azotés, précise à l'APS, M. Yousfi, à l'issue de ses entretiens avec son homologue qatari, M. Mohamed Ben Salah Al Sada, qui vient d'achever une visite de travail à Alger. «Nous avons de grands complexes que nous voulons construire à Oued Keberit, à Souk Ahras pour transformer les phosphates en engrais phosphatés et azotés», dira-t-il. L'Algérie se prépare également à lancer deux nouveaux complexes d'ammoniaque et d'urée avec l'Egyptien « Orascom Industries » et le Omanais « Suhail Bahwan », rappelle-t-on. M. Yousfi a fait savoir également qu'il avait examiné, à Alger, avec son homologue qatari, un partenariat dans l'amont pétrolier, plus exactement dans l'exploration. L'Algérie et le Qatar, grands pays gaziers, veulent aussi asseoir un partenariat dans la pétrochimie. Il a ajouté que les deux parties vont examiner prochainement plusieurs projets susceptibles d'être réalisés dans ce créneau, en Algérie. «Nous discutons aussi de possibilités de partenariat dans le transport maritime des hydrocarbures. Nous sommes en train de voir s'il y a possibilité de travailler ensemble», précise M. Yousfi.

L'OR DE TIREK-AMESMESSA

Dans le domaine des mines, les discussions vont bon train sur l'exploitation, en association avec des Qataris, des gisements d'or en Algérie, indique encore le ministre, sans communiquer les détails de ce projet. « Qatar Mining » a été évoqué par certaines sources à Alger comme futur repreneur de la mine de Tirek-Amesmessa, située dans la riche région aurifère du Hoggar, dans la wilaya de Tamanrasset. Actuellement, cette mine fonctionne au ralenti après le retrait de « GMA ressources », le partenaire australien de Sonatrach, dans ce projet. Toujours dans le secteur minier, les hommes d'affaires qataris sont également intéressés par les mines de plomb, de zinc, de la baryte et de bentonite, des substances utilisées dans l'industrie pétrolière, révèle M. Yousfi. Une équipe technique qatarie est attendue prochainement à Alger pour poursuivre les discussions sur des projets déjà approuvés dans l'agriculture, l'industrie, la pétrochimie, les engrais et l'exploration pétrolière et gazière, précise de son côté, à l'APS, M. Al Sada. M. Yousfi se déplacera, suite à ces discussions, à Doha pour peaufiner ce qui a été convenu entre les deux parties, en prévision de la visite en Algérie, la première quinzaine de décembre de l'Emir du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani qui devrait être sanctionnée par la signature de 7 accords de partenariat, ajoute M. Al Sada. Les autorités des deux pays se sont également mises d'accord sur la répartition du capital dans les sociétés mixtes qui vont être créées à cet effet et leurs domaines d'activité, selon lui.

Rappelons qu'un contrat de partenariat a été signé, jeudi, entre l'Algérie et le Qatar pour la réalisation d'un complexe sidérurgique, dans la zone industrielle de Bellarra, à Jijel, d'une capacité de production de 2 millions de tonnes d'acier par an, rien que pour la première phase du projet. Les deux partenaires dans ce projet, sont le groupe «Sider» pour la partie algérienne et le groupe «Qatar Steel» pour le Qatar. Selon Cherif Rahmani, le coût de ce futur complexe est de 2 milliards de dollars.