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TLEMCEN : LES RATS PULLULENT DANS LA VILLE

par Khaled Boumediene

Le centre-ville et plusieurs quartiers résidentiels, tels que les Cités de Bel-Air, Cerisiers, Sidi Saïd, El-Hartoun, Bab Zir, Boudghène, El-Kalâa, Bel-Horizon, Errbat, Dahlias, Aïn Nadjar, El-Eubbad, Haï Nassim?, sont colonisés par les rats qui se promènent en toute liberté dans les rues même en plein jour, et nichent sans complexe, ce qui cause un vrai malaise et pose un problème sanitaire très grave. Du côté de la cité Bel-Air (à une centaine de mètres du CHU), on dit même qu'ils sont «gros comme des lapins !». Une présence vécue comme une invasion par les habitants. L'inexistence de campagne de dératisation affecte lourdement ces quartiers qui subissent la persistance envahissante des rongeurs, qui trouvent dans les détritus et autres immondices un lieu de prédilection pour leur prolifération. Ce constat alarmant vient de nous être confirmé par de nombreux habitants qui ont pris contact avec notre journal. «Nous avons un problème épineux avec les rats et souris, véritables réservoirs de maladies. La situation est tellement critique qu'on peut imaginer la flambée de toutes sortes de maladies. La dératisation est quasi absente. A présent, nos enfants ont peur de jouer dehors de crainte d'être mordus par les rats», raconte un citoyen de la cité de Bel-Air. «Plus un quartier n'est épargné», constate un président d'association de quartier. Il suffit de faire un tour la nuit dans ces centres urbains, pour se rendre compte des désagréments engendrés par la population des rongeurs dans la ville. «Forcément, pourquoi pensez-vous qu'ils sont là? D'une part, il y a les égouts, regards et caves pleins de saleté et de détritus. D'autre part, les rats infestent les rues, attirés par les poubelles abandonnées et ordures ménagères entassées sauvagement par les humains», commente un autre riverain de la cité de Haï Nassim d'Imama. Et d'ajouter immédiatement : «Les égouts de la ville ne sont pas traités et avec les poubelles et les détritus qui envahissent nos cités, les rats y trouvent de quoi se nourrir. Ces rats sont choyés et se reproduisent». Selon un médecin du CHU de Tlemcen, ces rongeurs véhiculent d'assez peu réjouissantes maladies telles que la leptospirose, la rage, le typhus, la chorioméningite (un tænia mortel pour l'homme) et même la peste, qu'ils peuvent transmettre par leurs puces. «Le rat présente deux grands risques pour l'homme : un parasite, l'hyménolepis nana, un tænia très dangereux qui peut être mortel pour l'homme, la leptospirose, qui se transmet par l'urine du rat. Elle conduira à la dialyse. Et puis, il y a la peste transmise par les puces. Ils sont intelligents et très difficiles à éliminer. Ils envoient par exemple des goûteurs tester la nourriture», explique-t-il. De nombreux immeubles, dont les caves demeurent inondées à longueur d'années, constituent, de ce fait, un foyer de germes par excellence et un vecteur approprié pour la multiplication de ces bêtes nocives. Dans la cité Bel-Horizon, une riveraine peut en témoigner : depuis que le chat n'est plus là, les rats dansent tant qu'elle en perd le sommeil. Ras-le-bol ! Aujourd'hui, des programmes permanents de dératisation et de désinfection des caves, des espaces verts, des escaliers des bâtiments publics et des écoles s'imposent, si l'on veut éliminer ces indécrottables noctambules qui transforment le quotidien en cauchemar.