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Un lourd passif dévoilé par l'actuel DRAG : 2.000 dossiers de cartes grises disparus

par Houari Saaïdia

S'il n'est plus un secret de Polichinelle que le service de cartes grises, plus que tout autre service public de la wilaya d'Oran, se noyait dans la désorganisation, voire l'anarchie, durant toute la décennie 2000-2009, avec comme faits « routiniers » des réclamations d'usagers en masse et des procès de trafic et de malversation en cascade, il n'en demeure pas moins que la « petite » vérité, parmi tant d'autres, mise à nu par le DRAG, jeudi à l'hémicycle, s'apparente bien à une pierre jetée dans la mare.

Dans la foulée de ses « flash-back » remontant à la situation antérieure qui prévalait dans les services de wilaya, et en particulier le service de cartes grises, pratiquement avant l'année 2009, faits entre deux points de l'ordre du jour consacré à l'amélioration du service public, dans le cadre de la mise en œuvre à l'échelle des collectivités du plan d'action du gouvernement, le directeur de la réglementation et des affaires générale, Aït Ahcen Rabeh, a révélé avoir trouvé, dès sa prise de fonction à Oran, une « situation catastrophique » dans ce circuit. Il a levé le voile sur un fait « révélateur », selon lui, à savoir la disparition « comme par miracle » de 2.000 dossiers de demande d'immatriculation de véhicules ; « des dossiers en bonne et due forme et non pas de faux dossiers », déposés par des demandeurs pour l'obtention d'une carte grise. A quel niveau exact du circuit ces dossiers se sont-ils évaporés ? Y a-t-il eu ( ?), ou y aura-t-il ( ?), une enquête pour faire la lumière sur les circonstances exactes de « la disparition » de ces dossiers, qui sont en grosse quantité pour que leur « égarement » puisse être mis sur le compte de la simple omission d'agents et des « cas isolés ». Sur ces questions, on n'en saura rien pour l'heure. Pire, le DRAG, qui a esquissé un tableau noir du passif dont il a hérité, a indiqué qu'Oran ne disposait pas de fichier de cartes grises, lequel fichier a été détruit. « Quel est donc le tort du citoyen ?! Il nous appartient à nous, les administrateurs, d'assainir et de redresser la situation », a-t-il sensibilisé en s'adressant à un large parterre composé des chefs de daïra, les maires et SG de communes, les chefs de services administratifs des différentes circonscriptions et des représentants des corps constitués (Police, Gendarmerie, Protection civile, Douane, etc.), entre autres.

Autre indice révélateur, positif celui-là, livré par le DRAG lors de son intervention à la clôture de la rencontre de travail et de formation sur le thème d'actualité de la mise à niveau du service public : « En l'espace de deux ans seulement, la wilaya a délivré 174.000 cartes grises, soit un peu plus qu'elle en a délivré en dix ans (2000-2009) ». C'est, au fond, une question de volonté et de bonne organisation, « car il n'est pas forcément nécessaire d'être promu de Saint-Cyr pour savoir délivré des cartes grises et des permis et des passeports », pour reprendre le DRAG. La preuve : 90% du personnel actuel du service carte grise de la wilaya est issu du dispositif DAIP et 99% du service de biométrie est du DAIP.