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Moi président de la République, je ferai?

par Mohamed Alioui*

De la Numidie à l'Algérie indépendante, de grandes personnalités ont marqué l'histoire du pays. Des rassembleurs qui n'avaient pour objectif que la défense du pays, la libération d'une région et la sauvegarde de la l'honneur et la dignité Algérienne.

De Massinia et Jugurtha à Lalla Fatma N'soumer, de Boumaza, Bouamama, l'émir Abdelkader, Ben m'hidi, Benboulaid et d'autres valeureux martyrs, l'Algérie a toujours eu des héros, des révolutionnaires qui ont marqué l'histoire.Mais depuis que le pays est libre, aucune personnalité n'a émergée pour marquer l'histoire, à l'exception peut être, d'une furtive apparition de Feu Boudiaf dont le destin a été tragique.

Rêveur comme je suis, amoureux de mon pays, rongé par la nostalgie les soliloques se bousculent dans ma pensée .Et à l'instar des enfants rêveurs et crédules, je donne libre court à mon imagination, dessinant le valeureux chevalier, le prince charmant salvateur qui brandira son épée et délivrera cette reine et éliminera la médiocrité, la corruption, les passe-droits et autres fléaux qui maculent son visage.

En cinquante années d'indépendance, aucune personnalité Algérienne n'a vraiment effleurée, voire laissé un semblant d'empreintes, des actions courageuses, des actes historiques que la génération future évoquera avec fierté, comme l'on évoque maintenant l'héroïsme des martyrs de la révolution.

Imagination débordante, je suis allé à la quête d'un chevalier d'une nouvelle génération, un chevalier digne des films de fiction, une sorte d'androïde humain que je me devais de concevoir et qui recueillera le consensus de tous les Algériens, non pas avec 99,99 % des urnes mais 100% et qui fédérera les démocrates, les islamistes, les femmes, les enfants, les chômeurs, les malades, les tarés, les sages, les corrompus, l'armée, la police, les arabes, les kabyles, les chaouis, les mozabites, les terguis, les paysans, les citadins, les jeunes, les personnes âgées ?la liste est longue. Un chevalier fabriqué in Vitro avec des ovocytes prélevés à Lala Fatma Nsoumer, Djamila Bouhired et les spermatoizoides de l'émir Abdelkader, de Zirout, Boumendjel, Zabana? Un chevalier doté d'un ADN transparente dont on extirpe le gêne de la corruption, de la Hogra, de la méchanceté, de l'orgueil .Un chevalier qui grandit chaque minute, chaque heure dans un Douar, un village, une ville Algérienne .Un chevalier nourrit par le lait maternelle de toutes les mamans des quatre coins du pays.

J'ai fouillé, en vain, tous les recoins de mon imagination, à la recherche d'un laboratoire daignant fabriqué ce chevalier .Il ne me reste que deux solutions. Soit je me présente aux élections et comme serment, je fais au peuple Algérien, le «moi, président»de François Hollande mais c'est une solution qu'envisage certainement bon nombre d'Algériens, vu le nombre de candidats aux élections locales et parlementaires ou bien demander à Bouteflika de marquer l'histoire et de laisser quelques séquelles de ses trois passages en prenant des décisions, à l'instar de celles prises par le président Morsi, de chambouler la composante, d'insuffler une nouvelle dynamique en virant tout le sérail, remplaçant ainsi les ministres actuels par des ministres Chinois, le temps de former des «chevaliers nouveaux» ou «expulser» tout simplement ce peuple méprisé en négociant son transfert et payer juste le montant du visa avec l'argent du pétrole.

PS1 : Au retour de l'électricité, le climatiseur s'est remis en marche et mon imagination est redevenue lucide ; je propose donc au peuple Algérien de cotiser et d'aider le pays à construire des centrales électriques, des barrages, des «sportifs» ?

PS2 : A Relizane, par une journée ramadhanesque, il fait 46° à l'ombre, pas de climatiseur et pas d'eau. Il n y a pas que l'imagination qui déborde. La cervelle est en bouillie, les nerfs à vifs et les yeux pleurent ce pays adulé.