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Mers El-Kébir : Ligne cherche transporteurs

par H. Saaïdia

Le problème endémique du manque de transport qui caractérise Mers El-Kébir, cette localité décidément mal lotie à tout point de vue de son positionnement à mi-chemin entre deux grandes villes, est plus que jamais durement ressenti par les Marsaouis en cette période de fin de saison estivale. Si autrefois la situation allait bon an mal an sur la desserte reliant cette commune à la ville d'Oran, avant de connaître des perturbations épisodiques en périodes de pic du trafic, notamment en saison estivale, la crise du transport à ce niveau semble avoir franchi un cap ces dernières semaines avec la disparition presque totale des bus de la ligne 14. En effet, la quasi-totalité des transporteurs qui assuraient cette liaison entre Mers El-Kébir et Maraval ont disparu de la circulation, alors que ceux desservant la ligne suburbaine de la Corniche reliant Aïn Turck et Oran, font comme si le village de Mers El-Kébir et les agglomérations urbaines qui lui sont rattachées et sont situées sur le même itinéraire n'existent pas sur la carte, et ce en faisant le plein dans le terminus aller - retour tout en refusant sciemment d'embarquer les usagers à destination de Mers El-Kébir. A ce triste tableau, s'ajoute, ou plutôt manque, une station-taxi installée à Mers El-Kébir, sans oublier le problème du non-respect du système de rotations par les opérateurs agréés sur cette desserte. Une situation qui pénalise encore davantage les usagers de Mers El-Kébir, notamment les « abonnés » de la navette Mers El-Kébir - Oran. En fait, les souffrances des habitants de Mers El-Kébir en matière de transport en commun se sont accentuées durant le mois de Ramadhan avec le retrait des transporteurs qui activaient sur cette ligne, au moyen d'autorisations provisoires délivrées par la direction des Transports au titre de la saison estivale. Il a suffi que ces « saisonniers » désertent cette liaison et regagnent leurs lignes d'origine pour que les tares de la desserte de Mers El-Kébir, et à un moindre degré celles de la ligne « Aïn El-Turck - Oran », refassent surface. Avec, de surcroît, cette nouvelle mauvaise donnée : la disparition de la circulation des derniers bus 14 ayant survécu à l'hémorragie qu'avait connue cette ligne. En effet, emboîtant le pas à leurs pairs qui avaient déjà boudé cette ligne au prétexte qu'elle n'était plus rentable, notamment avec les changements d'itinéraires dictés par le chantier du tramway, les deux derniers transporteurs de la ligne 14 qui avaient le vent en poupe, ont à leur tour changé de numéro de plaque. D'aucuns estiment qu'il ne faut pas trop leur en vouloir, car il était difficile de continuer d'exercer sur cette longue et non moins laborieuse boucle allant de Mers El-Kébir jusqu'à Maraval avec 15 dinars le ticket, surtout quand on sait que leur itinéraire devait supporter les humeurs intempestifs du chantier du futur tram. Au vu donc de la conjoncture fort défavorable et du terrain hérissé de mille et une tracasseries, on ne peut qu'accorder les plus larges circonstances atténuantes à ces transporteurs qui ont décidé de changer de cap vers des dessertes plus clémentes, même si, il est vrai, la notion du service public en matière de transport en commun se voit ainsi reléguée au second plan, voire carrément omise, pour ne laisser la place qu'au seul facteur purement lucratif.