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Proposés à des prix dérisoires : Les cosmétiques contrefaits font recette

par Salah C.



De nombreux commerçants, citoyen et mêmes des médecins, viennent de tirer la sonnette d'alarme, suite à la prolifération des étals proposant des produits cosmétiques douteux contrefaits, dans plusieurs marchés de la ville, à des prix dérisoires et très attractifs.

En effet, et depuis quelque temps, des dizaines de marchands ambulants proposent une variété de produits cosmétiques douteux, à des prix défiant toute concurrence.

 Les interminables files de charrettes et d'étals de fortune, installés au marché de M'dina Djedida, et sur tout le trottoir jouxtant la cité Dar El Hayat qui proposent toutes sortes de produits cosmétiques, sont prises d'assaut par la gente féminine, à la recherche du produit le moins cher, sans se soucier de la qualité ni des retombées que peuvent engendrer l'utilisation de tels produits, exposés toute la journée au soleil et à la poussière. Des rouges à lèvres à 10 DA, des produits para-pharmaceutiques notamment des crèmes pour la peau de toutes sortes à 40 ou 50 DA, des déodorants à 60 DA, entre autres, des produits d'imitation, ne portant généralement pas de notice sur la provenance et la composante ni le nom du fabriquant ou de l'importateur, sont ainsi écoulés à une clientèle toujours plus, nombreuse. Le pire est de constater que certains produits portent la marque de grandes maisons de parfums et de produits cosmétiques.

Bien entendu, l'absence de tout indice identifiant la provenance de ces produits n'est pas faite pour faciliter la tache à d'éventuelles victimes qui voudraient déposer plainte, en cas de désagréments.

Pour bon nombre de revendeurs que nous avons approchés, la majeure partie de ces produits sont importés de Chine, à l'instar des dizaines d'autres produits qui inondent le marché algérien. Ces produits, disponibles en grandes quantités, ne coûtent pas cher et s'écoulent facilement., indique un revendeur qui affirme qu'il s'agit là d'un créneau porteur.

Hormis les descentes régulières et les saisies opérées par les services de police, ces revendeurs ne semblent pas inquiétés outre mesure. « De plus en plus de revendeurs ont opté pour ces produits, très prisés par la clientèle et faciles à transporter en cas d'opération policière », souligne notre interlocuteur. De leur côté, les commençants spécialisés dans les cosmétiques ne cessent d'interpeller les services concernés sur ce phénomène qui prend beaucoup d'ampleur. « Il s'agit de produits dangereux qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé de leurs utilisateurs », affirme un commerçant de M'dina Djedida, qui ajoute à l'occasion, que cette concurrence illégale se répercute négativement sur leurs chiffres d'affaires, toujours en baisse. « il est devenu presque impossible, aujourd'hui, de vendre un produit de qualité lorsque en face le même produit imité et cédé à 10 dinars », signale notre interlocuteur, qui affirme qu'il s'agit là de produits incontrôlés dont personne ne connaît les composants, ni l'usine où ils ont été fabriqués. Face à la prolifération de ces revendeurs, les services de police, maintiennent une pression permanente, ces derniers jours. En effet, les espaces squattés par ces revendeurs, au marché de M'dina Djedida et de ses environs, ont été libérés et des agents de police placés à divers endroits pour annihiler toute tentative de retour de ces marchands. De nombreuses charrettes ont été ainsi saisies. Néanmoins, et les expériences du passé l'ont prouvé, la majeure partie de ces revendeurs ne sont pas prêts à abdiquer, et n'attendent qu'une occasion pour réoccuper leurs espaces favoris, au grand dam des nombreux commerçants de produits cosmétiques.

Dernièrement, une vaste opération de contrôle du marché du cosmétique a été lancée par les éléments de la direction du Commerce, en coordination avec les services de la Sûreté d'Oran, à M'dina Jdida. Cette action qui a ciblé les grossistes, les détaillants et les importateurs, a permis aux représentants de la brigade mixte de saisir pas moins de 300 millions de centimes de produits ( déodorants, savons, shampoings, parfums, et autres) pour défaut de facture. Ainsi, les inspecteurs du contrôle ont relevé un seul cas de défaut de registre de commerce et plusieurs procès-verbaux ont été dressés à l'encontre des contrevenants. Cette action, qui se poursuivra, va porter sur le contrôle de toutes les pratiques commerciales, notamment le respect de l'étiquette mentionnant la raison sociale et l'identité de l'opérateur, en plus de la durée de vie du produit et sa conformité, avait déclaré un responsable de la direction du Commerce. Par ailleurs, tout en mettant l'accent sur l'importance de cette opération et son impact sur la protection du consommateur des pratiques commerciales anti-concurrentielles, notre source ajoute que cette opération se poursuivra, afin d'obliger tous les opérateurs exerçant dans le créneau de se conformer à la loi. Il s'agit de produits ayant un rapport direct avec la santé et l'hygiène corporelle, surtout si l'on tient compte que la contrefaçon dans le secteur du cosmétique bat son plein.