Comme à la veille de chaque fête religieuse, qui coïncide cette année avec le week-end, où l'interruption de l'approvisionnement dans certains secteurs risque d'être longue avec les conséquences que l'on sait, les citoyens ont émis des craintes à propos de la disponibilité des deux produits essentiels, à savoir le pain et le lait.

Leurs appréhensions sont fondées, disent-ils, compte-tenu des contraintes rencontrées durant le Ramadhan et la période de chaleur avec les coupures de courant qui ont découragé plus d'un commerçant dont certains, notamment les boulangers, qui ont fini par fermer boutique provoquant ainsi une certaine tension sur le pain. Aussi, il est de coutume qu'à chaque fête, les patrons boulangers sont obligés de libérer leurs travailleurs qui doivent rejoindre leurs familles pour passer les fêtes de l'Aid, et le phénomène provoque une réduction substantielle de l'offre du pain sur le marché.

Selon les responsables du bureau de wilaya de l'union nationale des boulangers (UNB), ce facteur a été pris en compte et les intéressés ont lancé une campagne de sensibilisation en direction des boulangers, dans le but de les amener à assurer le service, au moins durant la deuxième journée de l'Aid. «Les six membres du bureau ont pris chacun un secteur au niveau de la wilaya et, nous sommes arrivés à un résultat vis-à-vis des boulangers. Et dans une proportion de 70 %, ces derniers se sont engagés à ouvrir au cours de la seconde journée de l'Aid en mettant le pain à la disposition des consommateurs»», a déclaré jeudi Abdelaziz Bouguerne, le coordinateur du bureau de l'UNB au niveau de la wilaya.

Mais pour ce qui est de la disponibilité du lait, les choses se présentent mal en cette fin de Ramadan et, les mêmes appréhensions des citoyens risquent d'être tout à fait fondées. En effet, jeudi, des protestations se sont élevées depuis plusieurs quartiers de la ville des ponts pour signaler la pénurie qui se profile et, risque de durer jusqu'au delà de l'Aïd-el-fitr. «Depuis quelques jours, nous ont déclaré des citoyens rencontrés au centre- ville, les quantités de lait livrées chaque jour aux distributeurs s'avèrent être du lait qu'on ne peut faire bouillir. Et ce n'est pas de leur faute. Pourtant, le lait produit par les quelques unités du secteur privé est bon. Malheureusement, il est distribué en quantités insuffisantes». A quel niveau se situent les défaillances : au niveau des distributeurs ? de la chaîne de froid ? de la production ?

Ces questionnements n'ont pas trouvé de réponse, même chez les responsables de la principale unité de production de l'Onalait de Chaabersas qui alimente toute la wilaya. Interrgé jeudi par la radio régionale, le directeur général de cette unité à déclaré en effet que ses services ne sont pas encore arrivés à déterminer les causes du phénomène. Il a promis aussitôt qu'il allait prendre les dispositions nécessaires en réunissant son état-major pour chercher avec les services de la maintenance, et les distributeurs où se situent les défaillances. Au passage, ce responsable a signalé avoir reçu une note du wali, lui demandant d'assurer la disponibilité du lait durant les journées de l'Aid. «Nous sommes disposés à travailler même durant l'Aid, s'est-il engagé, pour assurer l'approvisionnement du marché en établissant un programme spécial pour couvrir le week-end prolongé, tout en augmentant la production, sachant pertinemment que la demande va augmenter elle aussi à partir de vendredi». Toutefois, si l'Aid est annoncé pour demain dimanche, les journées de vendredi et samedi vont connaître des rushs sans précédent dans les boutiques des commerçants et les points de vente, si toutefois le lait distribué s'avère bon à bouillir dans les casseroles. Aussi, et à plus d'un titre, les fêtes de l'Aid el Fitr s'annoncent des plus chaudes !