La flambée des prix, enregistrée dès le mois de janvier, s'est accentuée au mois d'avril pour atteindre le pic de 6,4%. Selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), la hausse des prix des produits de large consommation, notamment les fruits et légumes, a atteint des sommets. Le taux de 6,4 % atteint au mois d'avril, période durant laquelle la pomme de terre était cédée entre 100 et 120 da/kg, ou la tomate à 140 da/kg, est «nettement» supérieur à celui observé durant toute l'année 2011 (4,5%), ainsi qu'à celui relevé en 2010 (3,9%), estime l'Office. Cette hausse remarquable, constatée depuis la fin de 2011 et le début de l'année 2012, est le résultat d'une surchauffe des prix à la consommation, soit 11% par rapport au même mois de l'année 2011. En fait, l'indice des prix à la consommation du mois d'avril dernier et par rapport au mois de mars, a augmenté de 0,9%, soit une évolution sur un mois plus importante que celle relevée le même mois, une année auparavant (0,1%). Et, corrigé des variations saisonnières, l'indice des prix à la consommation a enregistré au mois d'avril 2012, une hausse de 0,5% par rapport à mars dernier, alors qu'en glissement annuel, les produits alimentaires ont augmenté de 15,86% avec notamment 26,30% pour les produits agricoles frais et 7,1% pour les produits alimentaires industriels. Même constat pour les produits manufacturés dont la hausse a atteint 7,4% et les services 5,84% en avril dernier par rapport à la même période de l'année écoulée. Tous les produits alimentaires ont été concernés par cette hausse qui a été cependant particulière pour les produits agricoles frais qui ont vraiment flambé et atteint le seuil de 26,30%, avec en première ligne la pomme de terre (116,39%), les légumes (23,97%) et les fruits frais (9,29%), selon l'ONS. Une véritable hécatombe des porte-monnaie, avec des prix hallucinants de la mercuriale des principaux produits agricoles frais: pomme de terre à plus de 100 da/kg, tomate à plus de 130 da/kg, poivrons à plus de 160 da/kg, alors que le haricot vert trônait à plus de 200 da/kg.

Même les produits de moindre valeur, comme le navet ou la carotte étaient cédés à plus de 50 da/kg, et la courgette entre 80 et 100 da/kg. C'était au plus fort du redoux climatique après les intempéries de février-mars. Les viandes ne sont également pas en reste, puisque leurs prix ont sensiblement augmenté, au point que la fédération de la protection des consommateurs avait lancé, début mai, un appel au boycott des viandes rouges. La viande de mouton a grimpé de 28,14%, les oeufs à 15,42%, les hausses étant ailleurs également prononcées comme pour les sucres et les produits sucrés (12,82%), poisson frais (8,44%), les huiles et graisses (4,87%), laits, fromage et dérivés (2,05%) et la viande blanche (1,3%). Au mois d'avril, l'indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré par ailleurs, la même ascension à plus 0,9 % par rapport au mois précédent en raison également d'une hausse généralisée des prix des produits agricoles frais qui ont augmenté de 1,52%, selon l'ONS. Là également, les prix «astronomiques» de la pomme de terre sont cités comme principale raison de la hausse de l'IPC, avec une progression de 12,61%, suivie par les légumes frais (9,62%). Quant aux produits alimentaires industriels, ils ont connu une légère hausse de près de 0,64%, en raison essentiellement de l'augmentation des prix des sucres (0,24%) et des huiles et graisses (0,41%). Ainsi, l'IPC a augmenté au cours des quatre premiers mois de 2012 de 9,5% par rapport à la même période en 2011, en raison d'une hausse généralisée des prix des produits agricoles frais dont la progression avait atteint 0,75%. Sur les quatre premiers mois de l'année, les hausses des prix de la pomme de terre avaient atteint (64,50%), la viande ovine (27,24%), les oeufs (21,98%), les légumes frais (15,03%) et les fruits frais 5,27%. Les produits alimentaires industriels ont aussi marqué une hausse de 6% en raison essentiellement de l'augmentation des prix des boissons (19,86%), du café et thé (7,8%), des sucres et produits sucrés (5,87%) et des huiles et graisses (3,87%), ajoute l'organisme des statistiques. Les prix des produits manufacturés ont également enregistré une hausse de 7,8% ainsi que ceux des services avec 4,87%, durant les quatre premiers mois de 2012, selon l'Office.

La décrue de la spirale des prix des produits agricoles frais a commencé depuis le début du mois de mai, avec l'entrée sur le marché des produits de saison, et notamment la pomme de terre en quantités assez suffisantes pour faire descendre les prix à moins de 40-45 da/kg. Mais, pour autant, la tomate, les poivrons et les haricots verts restent bien au-delà du seuil intolérable des 120 da/kg dans la majeure partie du pays. La surchauffe des prix de certains produits reste pourtant inexpliquée, alors que pour les poissons, la sardine est restée pour longtemps au-delà des 200 da/kg.