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MOSTAGANEM : LA POMME DE TERRE FAIT TOUJOURS PARLER D'ELLE

par S. C.

 

Loin d'atteindre les 25 DA le kilo, tel que prévu par le système de régulation Sypralac, le prix au détail de la pomme de terre a connu depuis près d'un mois une baisse remarquable et le féculent est commercialisé entre 45 et 50 DA le kilo, alors qu'en gros son prix est descendu jusqu'à 35 DA. Si cette baisse est plus ou moins accueillie favorablement par le consommateur, le producteur, quant à lui, ne s'intéresse qu'au coût à la production et explique la dernière envolée des prix à la spéculation, mais aussi à la hausse des prix des facteurs de production. En marge du Salon de la pomme de terre qui s'est achevé jeudi à Mostaganem «Batatis Mosta 2012», les agriculteurs ont tous été unanimes pour mettre en relief les coûts élevés des intrants tels que les engrais, les semences et les produits phytosanitaires. Un agriculteur de Mascara cite l'exemple des prix des engrais qui ont grimpé de 3.000 DA à plus de 5.500 DA le quintal au moment où ceux de la semence de pomme de terre ont dépassé les 9.000 DA/quintal en plus de la cherté des produits phytosanitaires, notamment ceux utilisés contre la maladie du mildiou qui ravage chaque année d'importantes quantités de cultures. Néanmoins, il insiste, tout en appelant à un contrôle rigoureux du marché, sur le fait que «certains commerçants ont contribué à la hausse de ces produits très demandés sur le marché». Un autre producteur de Relizane a, quant à lui, soulevé le problème du manque de la main-d'oeuvre agricole, en raison du manque d'intérêt des jeunes locaux, obligeant de nombreux producteurs à faire appel à une main-d'œuvre hors wilaya. Ce phénomène, qui touche plusieurs wilayas à vocation agricole, devient chronique en dépit de l'augmentation du salaire journalier qui varie entre 1.000 et 1.600 DA. On s'interroge également sur «les véritables raisons de ce grand écart entre les prix à la vente des agriculteurs qui varie entre 25 et 30 DA et le prix à la consommation qui a frôlé les 120 DA en période de crise». De son côté, Mohamed Ouadah, cadre à l'Office national des légumes et des viandes (ONLEV), a rappelé que les prix de la pomme de terre ont connu une stabilité relative durant les trois dernières années variant entre 30 et 40 DA sur les marchés journaliers et entre 25 et 35 DA dans les marchés de gros, alors que la folie du prix enregistrée depuis janvier dernier s'explique par «les mauvaises conditions météorologiques qui ont conduit à un retard dans la croissance de ce produit pour 40 jours supplémentaires». Par ailleurs, lors de la même manifestation, on apprend des Services agricoles que «la quantité de semence de pomme de terre importée a augmenté ces trois dernières années, passant de 90.000 tonnes en 2009 à 130.000 tonnes en 2012». Les mêmes sources indiquent que 80% de cette quantité importée passent par le port de Mostaganem, et le reste est réparti entre les ports d'Oran, d'Alger et de Ténès.

Notons enfin, que «Batatis Mosta 2012», qui en est à sa 4e édition, a attiré durant 3 jours plus de 11.000 visiteurs, venus de plusieurs wilayas du pays et a permis à environ 130 opérateurs algériens et étrangers de prendre part à cet important rendez-vous agricole dédié spécialement à la pomme de terre sur initiative de l'agence «HM communication» et la revue spécialisée «Green Algérie» en coordination avec la Chambre nationale d'agriculture et l'Office national interprofessionnel des fruits et légumes et la wilaya de Mostaganem.