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Marché informel : La route de la cité Djamel «libérée»

par S. M.

Les services de sécurité ont mené, la fin de la semaine dernière, une opération coup de poing pour «libérer» les abords du chemin de wilaya n° 46 (CW 46) reliant la ville d'Oran à la commune de Hassi Bounif des marchands informels, a-t-on constaté sur les lieux. Les marchands ont été expulsés manu militari des lieux pour occupation illicite de l'espace public. Les services de sécurité sont intervenus au niveau du tronçon reliant le rond point de la cité Djamel à celui de Haï Es Sabah où des dizaines de marchands de fruits et légumes et même de poissons squattent les trottoirs provoquant ainsi de multiples désagréments pour les usagers de cet axe routier. Ce dernier est très fréquenté, de jour comme de nuit, par les automobilistes et les moyens de transport urbain et suburbain. Les étals de ces marchands illicites, qui ont poussé comme des champignons, sont devenus une menace pour les usagers de la route. Outre le risque des accidents de la circulation, le stationnement anarchique des camions de ces marchands et des voitures des clients est à l'origine d'une congestion du trafic automobile sur cette route stratégique reliant la ville à sa zone Est (Hai Es Sabah, USTO, Sidi Maarouf, Hassi Bounif, Boufatis, Fleurus?). Le dispositif mis en place, fin 2010, par les services de sécurité pour la récupération des trottoirs squattés par les marchands et les vendeurs à la sauvette à Oran a été gelé au début de 2011 suite aux émeutes, rappelle-t-on.

Le commerce informel prospère. La quasi-totalité des secteurs d'activités est gangrenée par ce commerce illégal. 80% des commerçants, qui exercent dans les marchés de quartiers, ne disposent pas de registre de commerce. Les services du commerce avaient recensé, en 2010, plus de 900 commerçants exerçant des activités sédentaires sans registre de commerce.

Il y a eu même une «reconversion» des commerçants qui trouvent l'idée de travailler dans l'ombre est intéressante voire plus rentable. Les commerçants clandestins squattent les trottoirs des grandes artères de la ville, en les transformant en présentoirs de marchandises, pénalisant ainsi les piétons. Dans plusieurs grandes artères commerçantes, notamment à M'dina Jdida et au centre-ville, les trottoirs ne sont plus réservés aux piétons qui circulent sur la chaussée. Ne se contentant pas d'occuper les trottoirs, certains commerçants bloquent même l'accès aux institutions étatiques. Le squat des trottoirs est d'ailleurs en train de faire tache d'huile, pour ne pas dire prendre des proportions alarmantes à Oran.

Les trottoirs sont presque envahis à longueur de journée par les squatters qui étalent leurs produits tous genres: matériaux de construction, articles électroménagers, tables?Les arcades de la rue Larbi Ben M'hidi au centre-ville ont été réinvesties, à titre d'exemple, par des dizaines de marchands ambulants qui exposent tous genres de produits: CD, parapluies, jouets, bijoux de fantaisies, etc. Le plus préoccupant est que le nombre de ces marchands ambulants ne cesse de progresser de jour en jour sans que les services concernés n'interviennent pour chasser ces nouveaux squatters des trottoirs. On constate même que certains commerçants, qui détiennent pourtant des boutiques, exposent leurs marchandises sur les trottoirs pour attirer la clientèle.