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Un deuxième appel d'offres pour l'acquisition d'un banaliseur : L'EHU peine à se débarrasser de ses déchets hospitaliers

par Sofiane M.

Avec une moyenne mensuelle de 36 tonnes, les responsables de l'EHU 1er Novembre 1954 peinent à se débarrasser des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri). Le premier appel d'offres pour l'acquisition d'un banaliseur, lancé l'année dernière, a finalement été infructueux. Un seul opérateur avait soumissionné à cet appel d'offres. «Un deuxième avis d'appel d'offres a été lancé par l'établissement hospitalier. Nous avons élaboré pour ce deuxième avis d'appel d'offres une fiche technique neutre qui fait appel à une nouvelle technologie pour le traitement des déchets hospitaliers. La séance d'ouverture des plis devra se tenir prochainement», révèle Dr Mansouri, directeur de l'EHU 1er Novembre 1954. Il est question, selon notre interlocuteur, de l'acquisition d'un banaliseur de dernière technologie qui devra autoriser de transformer les déchets potentiellement contaminés en déchets de type ordures ménagères (OM). Le prétraitement par banalisation des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) constitue une alternative à l'incinération. Il autorise un traitement des déchets au plus près du lieu de production avec une réduction jusqu'à 80% du volume et une diminution de la masse selon la proportion de liquide, d'où une réduction des transports de déchets dangereux. Les banaliseurs de dernière génération sont dotés de systèmes intégrés (groupe vapeur, compresseur d'air, adoucisseur d'eau, évacuation des broyats), ce qui assure une stérilisation à cœur (les déchets sont brassés durant tout le cycle de traitement). Les banaliseurs de dernière génération disposent aussi d'une nouvelle technologie pour se débarrasser des liquides des déchets hospitaliers, hautement contaminés. Les liquides, qui étaient dans les anciens modèles récupérés dans une cuve de refroidissement en fin de traitement puis évacués vers le réseau des eaux usées, sont désormais évaporés en fin de cycle, d'où une réduction des émissions olfactives. Il en ressort non seulement une amélioration du traitement des déchets (il n'y a plus d'écoulement de liquide lors du déchargement des broyats et un système d'aspiration est mis en place) mais également une réduction des transports vers les centres d'enfouissement ou les incinérateurs, le broyat en sortie étant quasiment sec, d'où des gains en termes économiques et climatiques (moins d'émissions de Ges ou gaz à effet de serre). Autre avantage est que les coûts d'exploitation du banaliseur compact restent faibles du fait de sa faible consommation d'eau. Les responsables de l'EHU avaient opté pour cette nouvelle technologie de traitement des déchets hospitaliers après la contestation des habitants de la cité 1.063 logements AADL. Les habitants étaient montés au créneau, il y a deux ans, pour dénoncer l'incinérateur de cet établissement hospitalier, source de fumée toxique à haut risque pour la santé. L'incinérateur contesté laissait échapper régulièrement un nuage noirâtre de fumée qui, outre son odeur nauséeuse, provoque des réactions allergiques pour nourrissons et enfants en bas âge. A ce propos, le directeur de l'EHU 1er Novembre 1954 soutient: «Nous avons arrêté l'incinération il y a presque deux ans. L'incinérateur a été même débranché depuis le début de l'année en cours».