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Des essaims de criquets s'abattent sur la région : Péril acridien sur Illizi

par Kader Hannachi

Le phénomène est aggravé par des éleveurs locaux qui refusent l'épandage d'insecticides qu'ils accusent de menacer leurs troupeaux. Des essaims de criquets pèlerins s'abattent par milliers sur les territoires de la wilaya d'Illizi, dans l'extrême sud du pays.

Observé depuis le mois de janvier dernier, ce phénomène s'est accentué après les conditions climatiques favorables et les pluies abondantes enregistrées durant ces derniers mois dans la région. Au point de mobiliser d'importants moyens que les services de l'Agriculture du chef-lieu de la wilaya, utilisent depuis plusieurs semaines déjà avec des résultats jugés corrects mais insuffisants au vu de l'ampleur des ravages qui peuvent encore se produire, en raison de la situation particulière que vit, depuis plus d'une année, cette région frontalière des confins libyens.

Selon une source proche des services spécialisés dans la lutte antiacridienne à Illizi, citée hier par la Chaîne 1, de la radio nationale, plus de 3.000 ha ont été traités et 14.000 autres ont été placés sous surveillance.

Au terme de ces actions curatives et préventives, il a été constaté que le risque du criquet pèlerin, notamment dans la commune d'Illizi et de Bordj-El Haoues, était maîtrisé. Mais que le danger demeure parce qu'il provient principalement du territoire libyen où la guerre civile a empêché, l'an dernier, les services de lutte antiacridienne, dans ce pays, de traiter les zones infestées dont certaines le sont depuis la grande invasion de 2004. Il y a 8 ans, en effet, les essaims de criquets qui ont ravagé la région frontalière ont, du côté libyen, pondu sous terre leurs oothèques (œufs) en grande quantité et ont pu atteindre une densité qui les pousse, depuis le début de l'année à reprendre leur instinct grégaire et à migrer vers les zones sahariennes où il existe des surfaces végétales, pour se nourrir. A la difficulté relative, à l'insécurité et au manque de moyens d'éradiquer le phénomène dans le pays voisin, s'ajoute, aujourd'hui, le refus des nomades libyens de la région frontalière de Tarak de traiter les zones touchées par les criquets avec des insecticides, seuls capables de contenir leur migration ravageuse.

Pour ces éleveurs, l'épandage d'insecticides constitue un danger mortel pour leurs cheptels camelin et ovin. Ils affirment que les produits utilisés en 2004 ont tué ou rendu malades, plusieurs de leurs bêtes. Pour les services agricoles algériens, la toxicité des pesticides utilisés dans la lutte antiacridienne, sur les animaux, n'est pas du tout prouvée.

Elle relève davantage de l'ignorance des éleveurs nomades et de leur inconscience. S'ils persistent dans leur refus de laisser les équipes spécialisées opérer avec les produits chimiques, il n'y aura plus ni surface végétale, ni troupeaux.