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Bulletin de vote, affichage, listes électorales... : Les explications du ministre de l'Intérieur

par G. O.

«La presse nous tombe dessus tous les jours et vous dites que tout va bien !», s'est exclamé le ministre de l'Intérieur devant les walis qu'il a interpellés pour leur faire part d'éventuels questionnements sur le processus électoral.

Aucun wali n'a daigné poser de questions au ministre qui en a conclu que c'est une affirmation pour un «tout va bien.» Pourtant, il leur tendra la perche en lançant que «je sais qu'il y a un très grand nombre de petits contentieux avec les différentes commissions et les partis politiques». Devant le silence des walis, le ministre passe la parole alors aux journalistes qui, dit-il, «sont plus curieux que vous». Interrogé en premier sur «les garanties données pour un scrutin crédible», DOK rappellera, encore une fois, «les garanties administratives et politiques en plus de trois commissions de contrôle et de surveillance des élections, sans compter les observateurs étrangers». Il répondra à propos des caractéristiques du bulletin de vote que «c'est un bulletin unique pour toutes les régions, à la différence de la wilaya d'Alger qui en aura un de deux volets puisque une seule feuille ne lui suffira pas pour les 37 sièges qui doivent lui être pourvus». Le bulletin unique mesure 21x13 cm, écrit en arabe et en français, avec en haut la photo du candidat tête de liste dont le nom est suivi par le reste des candidats de la même liste dans l'ordre de classement choisi par les partis en lice. Partis dont le numéro de liste a été tiré au sort par la commission électorale. Le ministre dira à propos des panneaux d'affichage que «les responsables sont tous concernés par leur utilisation par les partis conformément à la loi en vigueur. La commission des magistrats doit aussi s'en occuper». Il reconnaît, au sujet du saccage de certains panneaux, que «ceux qui le font sont des jeunes un peu violents, un peu inciviques mais je ne pense pas que cela aura une influence sur le vote des citoyens, notamment parce que c'est important pour leur propre avenir et pour la souveraineté populaire». Il prévient qu'«il appartient aux responsables de surveiller et de réprimer». L'affichage des listes des candidatures sur ces panneaux a été fait, selon lui, en premier par «les partis qui ont les moyens de faire imprimer leurs listes». Et pour «les partis qui sont en train de le faire», il dira: «Nous aurions aimé qu'ils l'aient fait avant pour ne pas être en retard, puisqu'ils connaissaient déjà les listes».

A une question sur le détachement des personnels des administrations, membres des commissions, il répondra que «tous les personnels dépendant du service public ont été libérés et mis à la disposition des commissions. Maintenant s'il s'agit de personnes privées ou affiliées à des entreprises, nous œuvrons pour qu'elles le soient». Le ministre enchaînera pour relever à l'occasion que «la commission pose beaucoup de questions, je ne dis pas qu'elle n'est pas dans son rôle, mais elle s'attache beaucoup aux problèmes de détails agissant parfois sur un simple coup de téléphone ou lettres anonymes. Il y a des problèmes importants que nous prenons en charge, mais il ne faut pas que la commission se noie dans des détails».

DES INSTRUCTIONS ET UNE PRIERE

Pour ce qui est des listes électorales que les partis réclament, DOK précisera que leur remise se fait à la demande des partis». Il explique que «les partis doivent en faire la demande et en cas de refus, les concernés sont susceptibles de sanctions». Il souligne encore, à propos de cette demande, qu'«il n'y a pas de hiérarchisation, les partis peuvent la transmettre aux APC ou à la direction générale de la réglementation». Il en conclut que «si les partis n'introduisent pas leurs demandes et nous font un procès d'intention par ailleurs, là aussi nous dégageons notre responsabilité».

L'important nombre des éléments d'encadrement (44.167 personnes), au niveau des centres et des bureaux de vote, fera dire au ministre: «Je ne comprends pas comment l'administration pourra gérer et influencer tout ce monde. C'est honteux de remettre en cause l'intégrité et l'honnêteté de toutes ces personnes». A propos des recours, en premier des citoyens qui n'ont pas trouvé leur nom dans le fichier électoral, DOK affirme que «nous les avons appelés il y a plus d'un an pour aller s'inscrire, on se rappelle aussi du bruit qu'a fait l'envoi de SMS par le ministère de l'Intérieur à cet effet. Avec tout ça, si un citoyen ne trouve pas son nom, c'est lui qui doit présenter un recours auprès de la justice et non de l'administration». Le ministre avoue qu'il n'a pas le chiffre exact de ces recours mais «les APC suivent tous les cas». Pour ce qui est des recours des partis, il indique que les wilayas ont rejeté 742 candidatures dont 706 ont déposé des recours, 211 ont été acceptés et 495 rejetés. 39 listes ont été rejetées par l'administration. Des recours ont été introduits pour toutes ces listes mais trois seulement ont été acceptés et 36 rejetés. «Les critères sont connus, si elles ont été rejetées c'est qu'elles n'ont pas répondu aux règles de l'administration», dit-il. Il évoquera aussi «la grande polémique suite à la revendication par les partis d'une liste de candidatures commune. «Comment peut-on introduire 50 noms dans une même liste? En plus, la loi dit que les électeurs votent pour une liste et pas pour un parti (?)», fait-il remarquer. La photo du chef du parti sur la liste tel qu'exigé l'amène à interroger «comment alors faire pour l'alliance de l'Algérie verte, on met les photos des trois responsables? Comment faire aussi avec les indépendants qui n'ont pas de chefs?» Pour lui, ne pas mettre la photo des chefs des partis, «c'est éviter la discrimination entre les candidats». Pour les ministres-candidats, il recommande qu'ils prennent attache avec la commission pour les problèmes qui se posent à eux. «On dit qu'il y en a qui utilisent les moyens de l'Etat mais on ne nous a pas donné de nom. Vous avez remarqué que les ministres se sont détachés de leurs postes dès le début de la campagne». Il rappellera que l'Etat ne prend pas en charge le financement des campagnes électorales des candidats.

«Ils mènent leur campagne, non?» C'est l'interrogation que le ministre a par ailleurs formulée pour répondre à une question sur l'octroi ou non d'autorisation d'organisation de meetings aux partis appelant au boycott des élections. «Puisqu'ils le font (appel au boycott ndlr), ils n'ont pas besoin d'autorisation !», a-t-il lancé.

 Le ministre conclura par une prière: «Cette opération de vote va réussir In cha' Allah !»