Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

TLEMCEN: A quand les chemins de fer ?

par Khaled Boumediene

Les chemins de fer sont aussi indispensables que les autoroutes et les avions. Non seulement, ils peuvent marquer l'avènement du transport et du commerce modernes, mais ils arrivent aussi à être au cœur de la croissance d'une nation.

Dans la wilaya de Tlemcen, le réseau ferroviaire n'a jamais été vraiment développé. A l'exception de la ligne d'Ouled Mimoun-Tlemcen-Maghnia (axe Est-Ouest), c'est pratiquement le reste du territoire de la wilaya, notamment les zones nord (Hennaya, Ain youssef, Remchi) et sud (Terny, Sebdou, El-Aricha), qui sont pour le moment un désert ferroviaire dépourvu de chemins de fer. Mis à part cette unique ligne ferroviaire, les chemins de fer n'ont pas augmenté leur productivité dans la wilaya. En outre, le réseau ferroviaire suburbain est quasi-inexistant. Il faut noter, qu'à l'époque coloniale, une ligne de chemin de fer reliait les villes de Tlemcen et Béni-Saf. La ligne descendait vers Bréa, Hennaya, Ain Youssef et Remchi, et parcourait la plaine de Remchi, franchit l'oued Isser sur un pont de 40 mètres, puis atteignait la Tafna, qu'elle traversait deux fois sur des viaducs de 100 mètres d'ouverture en deux travées. Suivant ensuite la vallée de la Tafna, elle desservait Pierre-du-Chat (Fatmi Larbi) et s'engageait dans les passages de la Plâtrière. Après Pont-de-Tazia, elle s'éloignait de la Tafna, traversait, par un souterrain de 1.200 mètres de longueur, le massif du Rokhet-el-Haci et descendait enfin vers Beni-Saf et son port. Cette infrastructure, faut-il le rappeler, a été installée en Algérie, non point pour un développement du pays, mais dans le but essentiel de transporter les matières premières et les marchandises (des céréales et surtout du vin). Des richesses extraites du sol et sous-sol algérien devaient arriver aux ports de Béni-Saf pour l'exportation vers la métropole (France). Les richesses algériennes étaient utilisées pour soutenir l'effort de guerre contre l'Allemagne. Rien n'était épargné. Le bois de la forêt d'Asfour servait au fonctionnement des trains à vapeur et au chauffage. L'Alfa de la steppe à la fabrication du papier. Les produits agricoles des fermes exploitées par les colons, nourrissaient les populations d'outre-mer plus que les autochtones. Toutes ces richesses avaient besoin d'un moyen de transport vers les ports. Mais aujourd'hui, il est aberrant de constater que le trafic de cette ligne de chemin de fer s'est interrompu. Les conditions d'un éventuel rétablissement de la ligne Tlemcen-Béni Saf seront-elles étudiées ? Les pertes d'argent et de vie humaine occasionnées par le transport routier sont énormes . Le chemin de fer, parce qu'il existe, peut rendre des services énormes à l'économie de la région. L'axe Tlemcen ?Béni Saf?Témouchent ?Oran avec des correspondances sur le Centre du pays est aussi important que l'autoroute. Il faut dés à présent pousser le citoyen vers la préférence du train à la voiture pour des raisons de sécurité routière, d'économie, de gestion du temps et d'espace. L'état fera des économies substantielles de carburants divers, de dépenses inhérentes aux accidents de la route, de pièces détachées et de pollution. Les transports publics constituent un facteur économique important. En outre, ils contribuent considérablement à optimiser l'attractivité des régions, à équilibrer le pouvoir d'achat sur tout le territoire et à réduire les frais environnementaux par un transfert du trafic individuel motorisé vers les transports publics. Les transports publics constituent certes un poste non négligeable dans les finances publiques, mais ils engendrent aussi une immense utilité économique. L'utilisation de la voiture ou de l'avion pour accéder à un lieu touristique peut être réduite par l'encouragement des collectivités locales à privilégier l'accès en train ou en autocar. De plus, accéder à un lieu touristique par le train par exemple, élimine les déplacements à l'intérieur du site qui auraient été possibles si le touriste était venu en automobile, ce qui favorise de fait l'utilisation d'autres modes de transport, plus doux. La dissuasion est un outil important des collectivités locales pour favoriser l'usage des transports collectifs.

Dissuader l'usage de la voiture par des contraintes de circulation et de stationnement des automobiles incite fortement les touristes à venir sans leurs véhicules. Les différents moyens de contraindre la circulation et le stationnement des véhicules particuliers sont désormais mis en œuvre dans de nombreux sites touristiques : zones piétonnes, stationnement limité, payant et contrôlé. Cependant, pour que ces mesures soient efficaces, l'offre en transport alternatif à la voiture se doit d'être à la fois efficace et attrayante. Les touristes, qui ont décidé de se rendre en vacances sans leurs véhicules, doivent avoir accès à une offre de transport importante et bien organisée. Ainsi, fréquence, vitesse, confort et services offerts sont extrêmement importants.