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Pourquoi le sachet de lait à 30 dinars ?

par Mokhtaria Bensaâd

Un lait de qualité ne doit contenir que du lait biologique selon les spécialistes du domaine de la production de lait. Mais est-ce que le lait mis sur le marché et notamment le lait en sachet répond aux normes ? Sur ce point, l'avis du consommateur est sans appel. Certains laits en poudre et le lait en sachet sont loin de répondre aux normes. Le premier est mélangé à l'amidon et le second est souvent léger contenant beaucoup d'eau. Sur le plan prix, le lait en sachet est vendu à 30 DA, alors qu'il s'agit d'un produit dont le prix est administré et ne doit pas dépasser les 25 DA. Pourquoi le lait continue à se vendre 30 DA et pourquoi sa qualité laisse à désirer ? Des questions auxquelles les intervenants à la journée de sensibilisation sur la qualité, organisée, hier, à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie ont tenté de répondre sans, toutefois, apporter les solutions adéquates pour redresser la situation.

Le directeur régional de l'Office National Interprofessionnel du Lait (ONIL), M.Benyoucef Derkaoui estime que le consommateur doit faire appel à son sens de civisme et refuser d'acheter le sachet de lait à 30 DA. Pour lui, «le problème de la pénurie de lait en sachet et de son prix élevé ne se pose qu'à Oran. Au niveau des autres wilayas, ce produit est disponible jusqu'à 20h et à 25 DA». M.Derkaoui incombe cette situation à la spéculation et le dysfonctionnement dans le système de distribution. Il se montre, toutefois, rassurant sur la disponibilité du lait et écarte toute pénurie à l'avenir à Oran en affirmant que «Plus de 200.000 litres de lait provenant des autres wilayas de l'Ouest et notamment de Giplait de Tlemcen, de Sidi Bel Abbès et de Saida sont versées dans cette wilaya». Il a également souligné sur ce point que l'ONIL a demandé l'installation de brigades mixtes constituées de représentants du commerce, l'ONIL et de la DSA pour assurer le contrôle des laiteries. Une expérience qui devrait s'élargir pour toute la région. Il assure, d'autre part, que «l'Algérie a ses stocks de sécurité en lait. Ce qui explique l'augmentation de l'importation de la poudre de lait tout récemment».

Quant au représentant du service vétérinaire de la direction de l'Agriculture d'Oran, M.Ahmed El Kebir, il a reconnu qu'il y a, parfois, fraude sur la qualité du lait. Il estime que le contrôle des services concernés ne suffit pas et qu'il faut que les producteurs de lait soient impliqués dans cette opération. Pour cela, il faut assurer l'autocontrôle, selon lui. «Pourquoi ne pas intégrer un système de contrôle interne, valable et crédible par la création d'un laboratoire au sein des mini-laiteries. Il faut impérativement instaurer un protocole interne, règlementaire pour assurer la qualité de lait» dira-t-il.

Sur le développement de la production de lait, M.Derkaoui a évoqué le projet de partenariat avec la société Bretonne réalisé suite à un accord entre les gouvernements algérien et français. Le projet pilote sera concrétisé à Relizane. Les éleveurs concernés par cette opération ont été identifiés, les techniciens formés sur la pratique d'élevage. Si cette opération réussit, elle sera généralisée aux 9 autres pôles laitiers.