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EL-BAYADH: Cherche promoteurs privés désespérément

par El-Hadj Mostefaoui

En perpétuelle quête d'investisseurs ou promoteurs publics ou privés, peu importe, afin d'assurer son décollage économique, la wilaya d'El-Bayadh semble n'intéresser personne.

Encore moins parmi les plus fortunés de ses habitants, a fait remarquer en tapant du poing sur la table et avec rage le wali d'El-Bayadh, lors de la dernière journée d'information sur les mesures de soutien à l'investissement organisée par l'Agence Nationale de Développement de l'investissement, tenue ce dimanche au siège de la salle de réunions de l'APW en présence de Khaïar Daouada, secrétaire général de l'A.N.D.I.

Lors de son intervention, le wali d'El-Bayadh, qui s'est longuement attardé sur l'immobilisme et la passivité des grosses fortunes de la wilaya qui refusent de prendre les rênes et les destinées de l'économie locale, sachant que pas moins d'une vingtaine d'entre les gros éleveurs de cette région, détient à elle seule entre ses mains plus de la moitié du capital cheptel ovin de l'Ouest du pays et qui, a-t-il souligné avec force, fait preuve de frilosité et de réticence lorsqu'il s'agit de se lancer dans d'autres créneaux très juteux et porteurs de promesses. Un long réquisitoire contre ces derniers à travers lequel on pouvait entrevoir la déception, l'amertume du premier responsable de la wilaya, lequel a mis à nu l'acharnement de certains d'entre ces grosses fortunes à acculer leur wilaya à rester à la traîne et refuser et compromettre son décollage économique. Question de nif, dira haut et fort, avec un accent purement local, un participant à cette journée d'information, l'essor d'une région est tributaire du génie de sa population plus que de l'assistance de l'Etat. Amer constat que celui qui a été dressé par le chef de l'exécutif, la wilaya est en état d'hibernation prolongé, voire même comateux à cause notamment de l'inertie de ses hommes et femmes les plus nantis financièrement et qui ne cessent de lui tourner le dos.

Triste sort pour cette wilaya des Hauts Plateaux, qui n'arrive même pas à conditionner sa propre production de laine estimée annuellement à plus de 15.500 tonnes et pire encore, à exporter les yeux fermés, plus de 200.000 peaux de mouton vers d'autres cieux de l'Est du pays. Les investisseurs locaux sont sûrement et sans l'ombre d'un doute aux abonnés absents ou à défaut, ils ont d'autres chats à fouetter et c'est ce qui explique aisément que la mentalité d'assisté a de beaux jours devant elle puisque avec une production annuelle de 7.500 quintaux d'olives, aucun investisseur local ne s'est manifesté pour la création d'une huilerie, et à titre d'exemple, la commercialisation de la carpe de Brezina ou l'acquisition d'une mini laiterie. Lui emboitant le pas, le secrétaire général de l'A.N.D.I a mis en relief les dernières mesures incitatives prises par les pouvoirs publics, en matière de facilitation de l'acte d'investissement, de soutien, d'allègements fiscaux, d'accompagnement au niveau du guichet unique, plus particulièrement pour les promoteurs des wilayas des Hauts Plateaux et du Sud du pays.

A ce titre, il y a lieu de noter que 17 décisions ont reçu l'aval du guichet unique de l'ANDI, d'El-Bayadh, pour un montant global de 591 milliards de centimes. Ces dernières portent sur la création de 04 entreprises du B.T.P.H, 11 autres de transport public (marchandises et voyageurs) et enfin 02 dans le domaine de la petite industrie de fabrication de sachets en plastique pour une offre de création de 165 emplois permanents. Sur un second registre cette fois-ci, il faut également relever que 43 projets de création de petites unités, tous secteurs d'activités confondus, sont en cours d'étude et d'approbation auprès du CALPIREF. Profitant de leur statut d'élus, il y a presque une décennie, une faune de pseudo investisseurs a pillé les moindres espaces et poches foncières situées à l'intérieur du tissu urbain des chefs-lieux des daïras d'El-Bayadh, quartier Sidi Yahya, d'El-Abiodh et Bougtob pour, soi-disant, se lancer dans l'industrie de transformation en optant, avec quelques tours de passe-passe et de complicité de quelques élus locaux zélés, pour la spéculation foncière.