Pour la population d'El Kerma qui souffre depuis près de 30 ans des effets néfastes de la décharge publique, la dernière promesse de sa fermeture, annoncée pour la première quinzaine du mois en cours, par le directeur de l'Environnement, a été une désillusion. Selon un membre de l'association «El Fajr» qui œuvre dans le domaine de la protection de l'environnement, chaque jour, des camions continuent à déverser une moyenne de 200 tonnes de déchets sur le site, dont le volume est estimé à 7 millions de tonnes, sur une hauteur de plus de 7 m. La dernière annonce d'une date pour la fermeture de la décharge, rapportée sur ces mêmes colonnes, n'a pas été concrétisée.

 Selon notre interlocuteur, les explications avancées par le directeur de l'Environnement semblaient convaincantes étant donné qu'il avait précisé que l'ouverture du centre d'enfouissement technique (CET) de Hassi Bounif ne dépendait que de la mise en place du personnel. A l'association, on souligne que ces retards ont des répercussions négatives et à titre d'exemple, la fumée épaisse dégagée de cette décharge, en plus du brouillard qui a sévi, il y a quelques jours au sud de la wilaya d'Oran, a été à l'origine d'un carambolage survenu à hauteur d'un pont situé à quelques encablures du site. En plus et à l'approche de la saison estivale, une période durant laquelle les quantités de déchets déversés se sont triplées, les affections respiratoires chez les riverains seront en hausse, en plus de la prolifération des moustiques dégagés par la sebkha où sont déversées des eaux usées de la station d'épuration.

 Afin d'être plus concrète, l'association avait dépassé le stade du constat pour préconiser un plan d'aménagement de points noirs tels la sebkha et la décharge se résumant à la réalisation d'aires de jeux et d'un parc pour détente.

 Rappelons enfin, que la sonnette d'alarme a été tirée, en juillet dernier, lors de la venue d'une délégation de 3 experts français à Oran, dans le cadre d'une mission de 4 jours, durant laquelle ils ont planché sur les décharges de Cap Falcon et d'El-Kerma, ainsi que sur le centre d'enfouissement technique de Hassi Bounif. Les trois spécialistes français avaient conclu que les centres d'enfouissement techniques réalisés étaient normatifs, et ont appelé à la fermeture immédiate des décharges de la wilaya, dont celle de Cap Falcon qui a été éradiquée en attendant celle d'El Kerma.