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Coopération: L'expérience britannique pour les prisons algériennes

par Ghania Oukazi

L'Algérie vient d'être initiée par la Grande-Bretagne à un nouveau système de gestion pénitentiaire qui doit reposer essentiellement sur l'amélioration des conditions d'hygiène, de sécurité et de réinsertion des prisonniers.

C'est ce qui a été annoncé hier par l'ambassadeur britannique, détaillé par le directeur du projet Andy Barclay et qui doit être présenté aujourd'hui et demain au cours d'un séminaire qui se tiendra à l'hôtel Mercure d'Alger. C'est au nom du Centre international pour les études sur les systèmes pénitentiaires (CIESP) que Barclay a été désigné pour réfléchir avec les cadres du ministère de la Justice sur la modernisation des systèmes de gestion des prisons algériennes avec comme référence les normes internationales fixées par les instances onusiennes. La Grande-Bretagne a pris une petite avance sur l'Algérie en la matière puisque, dit son ambassadeur, «il y a une décennie de cela, le Royaume-Uni a mis en application tout un système de modernisation de ses prisons. Et en décidant de réformer son système carcéral, l'Algérie n'a pas trouvé meilleur partenaire parce qu'en plus de l'expérience, «nous avons, dit Barclay, pratiquement le même nombre de population carcérale à raison de 150 prisonniers par 100 000 habitants.» Ce qui pousse les Britanniques à vouloir, comme il le précise, «partager notre expérience avec l'Algérie». L'hôte de l'Algérie a eu pendant quatre ans à travailler étroitement avec le Directeur de l'administration générale pénitentiaire (DGAP) du ministère de la Justice. Financé par des programmes internationaux, le projet en question recommande aux gestionnaires algériens d'appliquer, au niveau des prisons, les textes internationaux régissant les centres pénitentiaires «dans les meilleures conditions possibles». L'initiation a commencé sous la direction d'experts britanniques par, dit Barclay, «comment appliquer ces textes, quels sont les instruments et méthodes qui permettent et facilitent leur application et quels sont les formes d'aides que nous devons apporter à l'Algérie pour que la gestion de ses prisons se fasse sur la base des normes internationales». Il tient à préciser que «tout n'est pas pareil comme en Grande-Bretagne, nous avons donc pris en compte les spécificités de l'Algérie». Les experts britanniques ont, pour cela, retenu quatre prisons pilotes et trois autres nouvellement construites dont la prison de Bejaïa. «Nous avons remarqué qu'il y a une grande différence entre les anciennes et les nouvelles prisons en matière de conditions de vie», dit Barclay. Le premier problème qui doit être réglé selon l'expert britannique «c'est celui de la surpopulation carcérale, notamment dans les anciennes prisons». Le problème d'hygiène est aussi grandement posé même s'il lance que «l'hygiène dans les prisons algériennes est excellente». Mais, avoue-t-il, «pour être franc, aucun pays au monde ne peut régler ce problème de surpopulation dans les prisons même si au Royaume-Uni, les prisonniers sont mis dans des cellules individuelles». Il attire l'attention que «le gouvernement algérien a initié une nouvelle législation et de nouveaux instruments pour le faire». Il est question, dit-il, «d'identifier pour les années à venir un plan stratégique de modernisation des prisons. Plan qui reposera sur la formation et la réinsertion des prisonniers dans la vie sociale. Les personnels d'encadrement des prisons doivent eux aussi bénéficier de formation. «Il est important de prendre en considération le facteur sécurité dans les prisons», recommande Barclay.

Les séminaristes prendront connaissance aujourd'hui du projet algéro-britannique de modernisation des prisons et du plan stratégique de leur gestion. Etant membre actif dans un programme de partenariat arabe dans le domaine judiciaire, la Grande-Bretagne pense, selon son ambassadeur, «travailler avec l'Algérie dans le cadre de ce partenariat sur l'Etat de droit et beaucoup d'autres projets». Il est prévu que le séminaire conclue, selon lui, «tous les projets de partenariats entre les deux pays dans ce domaine précis. «Nous avons une coopération très dense et très riche dans divers domaines, nous voulons la renforcer davantage dans les années à venir», dit l'ambassadeur. Il rappellera que le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a effectué une visite la semaine dernière à Londres où, dit-il, «il a eu des discussions de haut niveau avec le Royaume-Uni».