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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Alger, Genève, Montréal : l'extralégal a toutes ses adresses

par Samy Injar

Ce n'est pas tous les jours que le débat économique bénéficie à Alger de la meilleure expertise mondiale. Le colloque international sur l'économie informelle organisé par le cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise (CARE) en partenariat avec le ministère du Commerce a notamment fait appel à Hernando De Soto. L'économiste péruvien, spécialiste mondialement reconnu de la question, a réservé un entretien exclusif à ce supplément économique. On y apprend que le capitalisme en Occident a été longtemps dans l'informel avant que la force de la loi ne s'impose à tous. Mais alors faut-il que les pays du Sud traversent une aussi longue transition vers la formalisation de l'extralégal ? Pas nécessairement. Il s'agit, en fait, d'adapter «tous les jours» son droit pour faire surgir le contrat social qui rend les actifs et les transactions sûrs pour tout le monde. Et donc le droit maître protecteur de? l'accumulation du capital. Dans un pays où être légal redevient moins coûteux que de ne pas l'être. L'Algérie se pose donc les bonnes questions sur le chapitre. L'action attendra. La Bourse est l'expression de la transparence la plus avancée des actifs et de leurs mouvements. Elle demeure un lieu redouté en Algérie. Peut-être pas pour Général Emballage, l'entreprise dirigée par Ramdane Batouche, devenue leader national du carton ondulée. Elle se prépare à aller à la Bourse pour poursuivre avec d'autres moyens la croissance rapide de ces dernières années. Dont les ressorts sont racontés par son principal promoteur. Le monde aussi se pose des questions. Et revendique de la transparence. Les Américains ont mis le secret bancaire suisse au pas. Plus question de fermer les yeux sur les fortunés fraudeurs fiscaux qui profitent de la discrétion légendaire de banques suisses. Plus au temps des déficits publics abyssaux. Les fraudeurs des pays du Sud ? Non concernés. Leurs gouvernements n'ont rien exigé à Berne. Sauf peut-être le Tunisien. Révolution oblige. Cette même révolution qui a mis à nu des pratiques répréhensibles de SNC-Lavalin dans la région du Maghreb. SNC-Lavalin un grand donneur de leçons en matière de Responsabilité sociale des entreprises (RSE).