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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Tentation «non conventionnelle» de l'esprit fossile

par Samy Injar

Comme un signe. L'Algérie penche de plus en plus vers le gaz de schiste au moment où les projets les plus ambitieux du gaz conventionnel des années Khelil battent de l'aile. C'est ce qui est arrivé cette semaine avec les premières réserves sur la «bancabilité» du projet d'amener du gaz naturel du delta du Niger au Nigeria jusqu'à l'Europe par le Niger et l'Algérie. Les prix du gaz naturel ne sont plus suffisamment rémunérateurs pour de tels projets (12 milliards de dollars de coûts). La faute à une bulle gazière alimentée par? le gaz non conventionnel. Celui-là même que le ministère de l'Energie et des Mines veut développer en Algérie. En dépit du principe de précaution qui pointe la technologique de la fracturation hydraulique de la roche, seul moyen connu pour récupérer cette nouvelle génération d'hydrocarbures, palliatif au déclin des gisements classiques. Le Sahara algérien au sud d'In Salah n'est donc pas près d'être traversé par un gazoduc. Mais ne peut pas se consoler non plus avec le tourisme. La situation s'est très sérieusement dégradée en 2011. Vue d'Alger, c'est-à-dire de très loin, l'ampleur des préjudices n'est pas bien évaluée. Reportage sur site pour rapporter surtout la détresse des professionnels du voyage qui se sentent trahis. Alger a donné un tour de vis aux visas pour étrangers. Comme si au déficit d'image il fallait ajouter une embûche. Le gouverneur de la Banque d'Algérie n'a pas vraiment convaincu en soutenant que les placements de ses excédents de réserves de change n'ont subi aucune décote depuis 2009. Sans doute vrai explique Saïd Mekki pour qui l'essentiel pourtant est ailleurs. C'est-à-dire dans l'incapacité de l'Algérie à employer profitablement des ressources fossiles qui, elles, ne sont pas renouvelables. Comme, déjà, le montre le glissement du gaz naturel vers le gaz non conventionnel.