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Téléphonie: Le rachat de Djezzy avant fin mars ?

par Djamel Belaïfa

La signature de l'accord de rachat d'Orascom Télecom Algérie (OTA), par le groupe russe Vimpelcom pourrait intervenir, avant la fin du premier trimestre de l'année en cours. C'est ce qu'a annoncé hier, le ministre des Finances M. Karim Djoudi.

Ce dernier qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, n'a pas écarté une acquisition de plus de 51% du capital de la filiale russe. «Actuellement, nous sommes dans la phase évaluation de la valeur d'OTA qui sera suivie par la signature de l'accord de rachat puis par la conclusion du pacte d'actionnaires», a souligné le ministre. M. Djoudi a, en outre, indiqué que la cession va porter sur au moins 51% du capital d'OTA ou peut-être plus, laissant entendre que l'acquisition de la totalité de cette filiale, connue sous le nom commercial de Djezzy, n'est pas à écarter. Le ministre a fait savoir aussi qu'une entreprise nationale publique allait entrer dans le capital de Djezzy, sans pour autant préciser si elle allait être le seul acquéreur algérien de Djezzy ou un simple associé à côté de l'Etat algérien, dans l'ancienne filiale du groupe égyptien OTH, rachetée en 2011 par le groupe russe Vimpelcom.

M. Djoudi a aussi signalé que cette entreprise nationale publique «va aussi gérer le capital» pour la partie algérienne.

«L'abstention du ministre à fournir plus de détails est due au fait que les deux parties algérienne et russe sont tenues par une obligation de réserve, imposée par l'accord de confidentialité, signé fin décembre entre le ministère des Finances et le groupe russe», précise-t-il.

Même minoritaire, Vimpelcom peut assurer la gestion de l'entreprise, en vertu des lois algériennes en vigueur qui accordent à l'investisseur étranger, dans le cadre d'un partenariat, le droit d'assurer le management de l'entreprise. «La gouvernance et les moyens de contrôle de la gestion d'OTA seront répartis entre OTH et l'Etat algérien, selon les modalités qui restent à convenir entre les deux parties», avait déjà indiqué, début janvier, le ministère des Finances dans son communiqué annonçant la conclusion du protocole d'intentions.

Des sources proches du dossier ont évoqué une possibilité du rachat de la totalité du capital de Djezzy, une option qui pourrait être rejetée par le groupe russe qui veut préserver une partie du capital de Djezzy, sa filiale «la plus juteuse».

La semaine dernière, le ministre des Finances avait annoncé que le data room d'OTA, a été finalement ouvert à la faveur de la signature, fin décembre, d'un protocole d'accord de confidentialité avec le russe Vimpelcom, propriétaire majoritaire d'OTA.

L'évaluation de Djezzy, confiée au cabinet d'affaires international Shearman and Sterling LLP- France, devrait donc être «achevée dans les plus brèves échéances, nous espérons durant le trimestre en cours», a déclaré M. Djoudi à la presse en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la Nation.

Le data room d'une entreprise contient «toutes les informations même les plus secrètes» de la société concernée, avait révélé le ministre.

«Maintenant, nous n'avons pas le droit, ni Vimpelcom ni moi-même, ni aucune autre partie, de divulguer le contenu de cet accord», a-t-il ajouté avant d'assurer que «personne aujourd'hui, ne peut dire quelle est la valeur de Djezzy». Il faut donc attendre la fin de l'évaluation.