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Route bloquée à Chaâb-Ersas

par A. M.

Plus de 200 habitants de la cité Chaab-Ersas ont bloqué, hier, la route qui relie Constantine à El Khroub, qui passe par leur quartier, pour protester contre ce qu'ils ont appelé le refus des autorités compétentes d'effectuer le branchement au gaz de ville, à quelque 150 foyers de la cité et pour demander, en même temps, la construction d'une passerelle ou d'un dalot sur l'oued Boumerzoug, pour leur permettre de communiquer facilement avec le quartier du même nom.

Sur ce dernier point, les riverains ont expliqué qu'une cinquantaine de mètres seulement séparent les deux rives, mais à cause de l'absence de passerelle, leurs enfants sont obligés de parcourir jusqu'à 2,5 km pour rejoindre leurs écoles, situées dans le quartier de Boumerzoug où se trouvent concentrés la plupart des équipements publics : écoles, polyclinique, poste, etc.

Contacté hier, un groupe de protestataires nous a expliqué qu'ils ont coupé la route à partir de 7h du matin, au lieu-dit «Chaâba el-Kahla», à hauteur de l'Institut des Sciences exactes, et ce, en utilisant des objets hétéroclites, à savoir des pneus enflammés, des troncs d'arbres ainsi que des véhicules automobiles. Après l'arrivée des services de sécurité, gendarmerie et police, et du président de l'APC de Constantine, des représentants de Sonelgaz et des services des Mines et de la Protection civile, des négociations se sont engagées avec les habitants qui ont donné des explications sur les points de revendications avancés et ont fait visiter à ces responsables les ruelles du quartier dans le but de les convaincre de l'existence des points de passage viables pour le réseau du gaz. «C'est le représentant de la Protection civile qui avait quelques réticences et avait formulé des réserves à propos des voies de pénétration à nos habitations situées dans la partie haute de la cité», nous a affirmé le citoyen Boukensous qui habite le quartier, en signalant que les habitations situées dans la partie basse ont bénéficié de l'adduction au gaz, à l'exception de celles situées sur la partie haute. «Cela fait pourtant 10 ans que nous avons payé, chacun 8.400 DA, pour participer au coût de réalisation du réseau et maintenant on vient nous dire que cela ne peut pas se faire.

On se demande pourquoi, du moment que la grande conduite de gaz traverse tout le quartier et qu'il serait facile, selon nous, de procéder au branchement des foyers qui en sont dépourvus !», a argumenté notre interlocuteur.

Interrogés, les représentants de la direction des Mines ont déclaré que le problème de l'adduction au gaz de la partie supérieure de la cité Chaâb-Ersas a été examiné maintes fois, avec les partenaires concernés et les habitants et cette adduction reste toujours subordonnée à l'ouverture d'une voie d'accès pour permettre l'installation des conduites de gaz, malheureusement les services techniques de la commune n'ont pas honoré leur engagement. Cette version semble être corroborée par les déclarations faites hier par ce groupe de citoyens qui nous ont affirmé avoir entendu le maire proposer au représentant de Sonelgaz, de lancer les travaux de branchement en lui promettant que les services techniques de la mairie vont participer à l'opération pour l'ouverture et l'aménagement des voies de pénétration des conduites de gaz. Mais il a été pratiquement impossible de vérifier cette déclaration auprès du P/APC de Constantine parce que les téléphones demeuraient constamment fermés.

Aussi, vers 14h, les protagonistes étaient encore en négociation tandis que la route demeurait toujours fermée. «Les riverains sont résolus à ne pas libérer la route tant que les travaux de branchement n'auront pas débuté», nous ont affirmé les membres du groupe de citoyens que nous avons contactés.