Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

TIARET: Mustapha Belarbi, l'artiste ressuscité

par El-Houari Dilmi

Somptueux était l'hommage rendu, samedi dernier, par la talentueuse équipe du conservatoire communal de la ville de Tiaret à celui qui fut son premier directeur, M. Mustapha Belarbi, disparu un certain 31 décembre 1994 à l'âge de 61 ans. En effet, pour commémorer comme il se doit le dix-septième anniversaire de celui qui fut, aussi, le compagnon d'armes et d'art du chahid Ali Maâchi, l'école de musique de Tiaret s'est drapée de ses plus beaux atours, avant de battre le rappel de tous ses amis et disciples, anciens et nouveaux du défunt. Talentueux auteur-compositeur, Mustapha Belarbi fut un artiste engagé et fervent militant de la cause nationale. Membre du réseau urbain des fidayîn de Tiaret, son engagement sans faille dans le combat que menaient ses frères algériens pour le recouvrement de l'indépendance du pays lui vaudra les pires tortures de la part de la soldatesque coloniale. Après que le pays eut retrouvé la liberté, il consacrera tout son temps à sa passion de toujours : l'amour des sons. Il ne ménagera aucun effort pour la promotion de l'art lyrique, l'art des planches mais aussi et surtout la poésie. Il écrira de nombreux sketches et textes qu'il composera en musique. Parmi ses textes les plus illustres, celui intitulé «Demande d'emploi», une lettre écrite sur un ton aussi caustique que merveilleusement versifié et adressé à un maire français en exercice à l'époque de la longue nuit coloniale. Il deviendra en 1985 le premier directeur du conservatoire communal de musique de la ville du Cheikh Bentayba. Ses enfants spirituels, à l'exemple de Hadj Chaïb Djamel et autre M. Bouaâmama, se souviennent toujours avec émotion de cette illustre personnalité que fut Mustapha Belarbi, l'un des enfants les plus dignes de l'antique Tihert.