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Bouteflikapour le renforcement des relations avec la Libye

par Yazid Alilat

Le président Bouteflika a adressé lundi un message aux nouvelles autorités libyennes, réitérant «son attachement au renforcement des relations de bon voisinage entre l'Algérie et la Libye». Le chef de l'Etat ne manque pas également de préciser «sa détermination à oeuvrer pour la promotion des relations bilatérales».

Les nouvelles autorités libyennes avaient, au plus fort des combats contre le régime de feu Kadhafi, tenté à plusieurs reprises d'impliquer l'Algérie dans une guerre décidée et planifiée par les états-majors occidentaux, avec la bénédiction de l'ONU. Cela est un fait que le Conseil national libyen de transition a voulu camoufler en attaquant l'Algérie sur le front de sa «réserve» traditionnelle quand il s'agit d'événements impliquant des pays amis. Et ce n'est que le 2 septembre, après la reconnaissance du CNT par l'Union africaine qu'Alger a fait un geste, d'ailleurs vivement encouragé et souhaité autant par Paris que Washington, en direction des vainqueurs en Libye.

Dans son message adressé au président du CNT, M. Mustapha Abdeldjalil, à l'occasion de la fête de l'indépendance de la Libye, le président Bouteflika précise que l'Algérie reste soucieuse de préserver ses relations de «bon voisinage» avec la Libye, ainsi que «la promotion de nos relations bilatérales au mieux des intérêts mutuels de nos pays et peuples frères». Il est un fait que lors de sa rencontre avec le chef du CNT libyen à Doha lors du sommet des pays exportateurs de gaz (FPEG), le président Bouteflika avait mis à plat l'ensemble des malentendus avec les nouveaux responsables libyens, et notamment leurs attaques contre l'Algérie, qui avait temporisé pour reconnaître les «rebelles», qui, eux, par contre, ont proféré de graves accusations contre l'Algérie. Autant pour la forcer à reconnaître un mouvement créé de toutes pièces par la France et les Etats-Unis, qu'à renier ses engagements et sa crédibilité. Même au plus fort des accusations des «rebelles» qui avaient mal apprécié le geste humanitaire de l'Algérie en accueillant des membres de la famille Kadhafi non concernés par des mandats d'arrêt du TPI, l'Algérie avait adopté une position sage, et qui laissait ouvertes les portes d'un rapprochement ultérieur. Finalement, l'Algérie avait officiellement annoncé que le chef du CNT devait effectuer une visite en Algérie avant la fin de l'année. C'est le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, qui l'avait annoncé le 7 décembre dernier à partir de Paris devant les sénateurs français. Une annonce qui mettait en fait un terme aux analyses des uns et des autres quant au refus d'Alger de reconnaître les nouvelles autorités libyennes. La rencontre de Doha, certains disent même que c'est l'Emir de Qatar qui a servi de médiateur entre le président Bouteflika et Abdeldjallil, aurait permis d'aplanir définitivement toutes les divergences entre Alger et les nouvelles autorités libyennes. Au point que même Sonatrach a été invitée récemment par les autorités libyennes à reprendre les travaux d'exploration dans le bassin de Ghadamès.

C'est en fait la compagnie pétrolière libyenne NOC qui a adressé un courrier officiel à la SIPEX (Sonatrach Petroleum Exploration) de reprendre ses activités dans le bassin de Ghadamès, où cette filiale de Sonatrach avait trouvé du pétrole. Un geste qui confirme que tout serait rentré dans l'ordre entre Alger et les nouveaux maîtres de Tripoli.