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Tizi Ouzou: La laiterie de Draâ Ben Khedda rouverte par la force publique

par Nait Ali H.

Après plus de deux mois de grève et de fermeture de l'entreprise par les travailleurs, la laiterie de Draâ Ben Khedda, 11 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a été rouverte par la force publique, réquisitionnée dans le cadre de l'exécution d'une décision de justice, ordonnant l'évacuation des lieux de ses occupants qui bloquent tout accès à son enceinte. En effet, les forces de l'ordre ont usé de la force pour dégager l'entrée de l'usine, hier vers 8h30, après le refus des ouvriers de quitter les lieux. L'intervention de la police a été marquée par des échauffourées. Malgré la présence policière, aux abords de la laiterie, ses dirigeants n'ont pas pu y pénétrer. Pour éviter que la situation ne dégénère, ils ont préféré rebrousser chemin après leur tentative de regagner leurs bureaux, restés fermés depuis plus d'un mois.

La situation est restée tendue. Les travailleurs campent toujours sur leur position initiale et à l'origine de la grève entamée depuis le 09 octobre dernier. Ils demandent la «re-nationalisation» de leur usine, privatisée en 2008. Une source de la direction de la laiterie nous a indiqués que «l'opération de sécurisation des lieux, devant permettre à la majorité des travailleurs qui désirent reprendre le travail, pourrait prendre deux à trois jours ». Il est utile de rappeler que durant ces près de trois mois de grève des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda, plusieurs tentatives de conciliation entre l'employeur et les travailleurs ont été effectuées dont les dernières ont été celles d'élus de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) et des organisations syndicales et patronales, puis la semaine dernière, celle du wali de Tizi Ouzou qui a réuni, pendant des heures des représentants des grévistes. Mais ces missions de bons offices n'ont rien apporté de nouveau au conflit. Face au statu quo, les autorités n'ont eu d'autres choix que de recourir à la voie réglementaire, en se remettant aux décisions rendues par le tribunal de Tizi Ouzou, depuis le 19 octobre dernier et ce, en saisissant la force publique pour leur exécution.