Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

34 cas décelés à Hamma Bouziane: Alerte à l'hépatite B

par A. Mallem

C'est l'alerte dans la daïra de Hamma Bouziane, plus particulièrement au niveau du secteur sanitaire, où une épidémie d'hépatite B touchant les enfants scolarisés s'est déclarée en plusieurs endroits, notamment dans les quartiers Zouitna et la rue Boudehane.

Le phénomène n'a pas manqué de provoquer l'anxiété et un certain désarroi chez les parents d'élèves et les habitants en général qui sont sortis dimanche matin dans la rue pour protester et mettre en cause les réseaux d'eau potable ainsi que les repas servis aux enfants dans les établissements scolaires qu'ils soupçonnent d'être à l'origine de l'épidémie.

Contactée hier, Mme Sassi, directrice de l'établissement public de santé de proximité (EPSP) de cette daïra, a affirmé « que, jusqu'à présent, le nombre de cas avérés d'enfants touchés par l'hépatite virale est de 34 cas, en ajoutant les deux nouveaux cas décelés hier matin au niveau de la localité d'Ibn Ziad ». Cette doctoresse a tenu à souligner que plusieurs équipes médicales spécialisées ont été mobilisées par la direction de la santé de la wilaya, en coordination avec l'EPSP, pour effectuer des enquêtes et déterminer les véritables causes de l'affection. Faisant un bref historique du phénomène, la directrice de l'EPSP a expliqué « que le premier cas d'hépatite B a été découvert fin octobre dernier au niveau de la ville de Didouche Mourad. C'était à l'époque un simple cas isolé, et le jour même nous avons dépêché une équipe de l'unité de dépistage de la santé scolaire pour enquêter et faire des prélèvements d'eau potable, dans les cuisines et les sanitaires de l'établissement où cet enfant est scolarisé. Malheureusement quelques jours après, au début novembre, le même phénomène a été découvert chez plusieurs élèves dans d'autres établissements scolaires de la commune voisine de Hamma Bouziane. Ensuite, deux cas avérés à Békira et deux autres à Ibn Ziad ont été déclarés. Bref, les cas avérés d'hépatite B découverts jusqu'à ce jour sont de 34 et les cas suspects qui ont subi des analyses dont les résultats ne sont pas encore déterminés se montent à 19».

Elle a poursuivi l'explication en assurant que la majorité des cas se trouvent concentrés dans la ville de Hamma Bouziane, aux quartiers de Zouitna et rue Boudehane. «Nos services de prévention, épaulés par ceux de l'EPSP Ben M'hidi de Constantine, et encadrés par des médecins épédémiologues de Constantine et de Zighoud Youcef, ont été dépéchés sur le terrain par le directeur de la santé. Ils ont encadré la situation et tracé un programme d'action pour circonscrire et arrêter la propagation. Ces équipes sont en état d'alerte permanente, travaillant de jour comme de nuit et les jours fériés, et la situation est bien maîtrisée », nous a déclaré hier Mme Sassi. Elle a ajouté que 8 équipes de la médecine scolaire sillonnent les établissements et près de 7.000 élèves ont été contrôlés avant les vacances scolaires. L'EPSP a fait 28 prélèvements d'eau qui se sont avérés négatifs et seulement 10 positifs. Mais paradoxalement, le prélèvement positif a été fait dans des établissements où l'hépatite virale ne s'est pas déclarée jusqu'à présent. Toutefois, cette responsable a signalé que d'autres résultats d'analyses des eaux ne sont pas encore parvenus des laboratoires. « Jusqu'à présent, a annoncé la doctoresse, la cause exacte de cette épidémie n'a pas encore été déterminée ». Elle a terminé en précisant que le virus de l'hépatite B peut se transmettre par la consommation d'eau ou de légumes provenant des jardins irrigués par des eaux polluées, mais aussi par des mains sales, la consommation de salade non ou mal lavée?