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Industrie mécanique: Le ministère de la Défense s'arme

par Moncef Wafi

Le Groupement de promotion de l'industrie mécanique, dont le siège sera implanté dans la wilaya de Constantine, selon le décret présidentiel n°11-312 du 6 septembre 2010, publié au Journal officiel n°50, est né. Placé sous l'autorité du ministère de la Défense nationale, le conseil d'administration étant présidé par le ministre de la Défense ou son représentant, le GPIM, autonome financièrement, a pour principale mission d'accompagner l'industrie nationale mécanique, assurer la conception, le développement et la fabrication de véhicules et moteurs destinés notamment aux besoins du ministère de la Défense nationale et veiller à la surveillance industrielle des activités liées à la fabrication des moteurs et des véhicules.

Le GPIM est également appelé à gérer des sociétés et filiales qu'il contrôle ou dans lesquelles il est actionnaire avec d'autres partenaires. Il peut aussi créer des complexes, unités ou filiales et prendre des actions dans des sociétés commerciales, selon le décret présidentiel. Le groupement peut aussi «sous-traiter», en fournissant toutes prestations de nature à rentabiliser ses potentialités managériales, industrielles et de recherche-développement et commerciales.

Cette création, qui vient renforcer un peu plus la présence de la grande Muette dans le tissu économique, s'ajoute à l'annonce faite par le ministère de la Défense, le 4 octobre dernier, de la création de deux entreprises mixtes algéro/émiraties/allemandes. Ainsi, deux pactes d'actionnaires ont été signés entre des sociétés algériennes et la société émiratie «Aabar Investments», pour la création de deux sociétés communes de production de véhicules utilitaires et de moteurs. La première société, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d'accord conclu entre le gouvernement algérien, «Aabar» et les sociétés allemandes Daimler, Deutz et MTU, est implantée à Tiaret et a pour objet la production de VLTT (4X4) et de véhicules utilitaires. L'Algérie a déjà signé un contrat avec l'Allemagne pour l'acquisition de matériel militaire. Quatre marchés avaient été décrochés notamment par les groupes Rheinmetall et MAN pour la construction de blindés de transport Fuchs, alors que Daimler compte vendre des camions et des tout-terrains. Quant à la seconde société, elle est dédiée à la production de moteurs sur le site de Oued Hamimime (Constantine), et pour le MDN, il s'agit là du «troisième partenariat que conclut Aabar Investments avec la partie algérienne, et qui s'associe ainsi au développement de l'industrie mécanique en Algérie». La signature de ces actes entre dans le cadre de l'application des termes d'un protocole d'accord conclu en août 2009, et qui porte notamment sur la création de trois sociétés mixtes chargées de conduire et d'exploiter des projets industriels au niveau des pôles mécaniques de Aïn Smara, Oued Hamimime et Tiaret, rappelle-t-on. Ainsi, une société à capitaux mixtes, la «Société algérienne de fabrication de véhicules spéciaux» (Rheinmetall/Algérie/SPA), a été constituée et enregistrée. Elle est composée de cinq entités (EPIC/GPIM/MDN, EPE/SOFAME), et les sociétés Aabar/EAU, Ferrostaal (RFA) et Rheinmetall.

En outre, un autre protocole d'accord de partenariat industriel et commercial algéro/émirati/allemand, portant sur la modernisation et l'extension de la plate-forme de production de véhicules industriels de Rouiba avait été signé pour créer une société commune algéro/émiratie, avec comme partenaire technologique le groupe Daimler, portant sur la fabrication de véhicules industriels de marque Mercedes-Benz, sur le site de la SNVI à Rouïba.

Le 5 octobre, le ministère de la Défense annonçait la signature d'un accord entre l'Établissement de constructions mécaniques de Khenchela (ECMK) et l'émirati Caracal, filiale du fonds d'investissement du même pays, Tawazun.

Rappelons que le MDN est déjà présent dans le domaine du textile, devenant actionnaire à hauteur de 60%, dans l'entreprise publique économique par actions regroupant 7 entreprises, à travers l'entreprise des chaussures et d'habillement relevant de son ministère. Cette entreprise produira les tenues des établissements militaires et autres corps constitués.