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Après un diagnostic effarant sur le football algérien: Halilhodzic entame le renouvellement de l'effectif de la sélection nationale

par Kamel Mohamed

Le football algérien est en deuxième division. Il faut se mettre au travail. Le constat est du technicien et sélectionneur national, le Bosniaque Vahid Halilhodzic, trois mois après avoir pris ses fonctions. Un constat qui rappelle celui de l'Allemand Peter Schnittger, recruté par le ministère de la Jeunesse et des Sports au poste de directeur technique national (DTN). Schnittger, qui était chargé de former les formateurs d'entraîneurs, avait fait le même constat en 2007, en affirmant que dans «le football algérien, on n'aime pas les gens qui travaillent». Schnittger était alors perturbé dans sa mission par la FAF en raison des relations tumultueuses qu'entretenait la fédération avec le MJS. Aujourd'hui, le même constat est établi par Halilhodzic, sidéré par le niveau du football algérien.

Après avoir assisté à quatre matches du championnat professionnel de Ligue 1, son diagnostic est sans appel: «Travaillez !». Il a constaté que les joueurs algériens s'essoufflent au bout de 50 minutes d'efforts et ont la hantise de se porter en attaque. Les résultats des clubs algériens dans les compétitions continentales sont une preuve tangible de cette situation d'inertie caractérisant le football national. Il s'agit en fait d'un état d'esprit inculqué aux joueurs par les présidents et dirigeants de club et, par conséquent, par les entraîneurs. En ce sens, au début de chaque saison, tous les clubs se fixent comme objectif de jouer le titre, avant de se rendre à l'évidence du surdimensionnement de leurs capacités réelles. Ainsi, c'est tout le monde qui se trouve soumis à l'obligation de résultat, provoquant l'excès de prudence et la hantise de la défaite. Halilhodzic a affirmé que pour gagner, il faut oser et prendre des risques. Toutefois, les entraîneurs algériens ne l'entendent pas de cette oreille, préférant voler un résultat de parité ou perdre par la plus petite des marges. Cette prudence aura tué l'audace chez les joueurs qui ont fini par perdre confiance. C'est le cas de l'équipe nationale qui n'a pas goûté à une victoire digne de ce nom depuis le match mémorable de la CAN-2010 contre la Côte d'Ivoire. Dans la plupart des cas, ses victoires étaient acquises à la faveur de balles arrêtées ou de contre-attaques anodines.

BOUNEDJAH ANNONCE LE RENOUVEAU EN EQUIPE NATIONALE

Halilhodzic est ainsi convaincu que le salut de l'équipe nationale ne viendrait pas de joueurs habitués à évoluer la peur au ventre. En ce sens, il vient de sélectionner un joueur inconnu, en l'occurrence Baghdad Bounedjah (19 ans) de l'USM El-Harrach, en remplacement de Rafik Djebbour, blessé. Il y a une saison, Boudjenah jouait en division inférieure au sein du RCG Oran. Sa venue à l'USMH lui a permis d'étaler toute sa classe, que le sélectionneur national a remarquée autant que Boualem Charef.

La sélection de Bounedjah confirme le plan de Halilhodzic, consistant à entamer les éliminatoires de la CAN-2012 et du Mondial-2014 avec du sang neuf. Aussi, le nom d'un autre inconnu, le joueur Youcef Benamara du CA Batna, est avancé. Il devrait être sélectionné dès le prochain stage, au même titre que d'autres joueurs qui ne sont pas sous les feux de la rampe.

Les deux prochains matches amicaux contre la Tunisie (12 novembre) et le Cameroun (15 novembre) à Alger devraient permettre au sélectionneur national de lancer une nouvelle équipe compétitive et surtout audacieuse et à vocation offensive.