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Assainissement de l'eau: 30 millions d'euros accordés par l'UE à l'Algérie

par Z. Mehdaoui

30 millions d'euros, l'équivalent de 3 milliards de DA, seront débloqués par l'Union européenne pour le financement du programme algérien d'assainissement de l'eau (Eau II) et ce à la faveur d'une convention signée hier à Alger. Les documents relatifs à cette convention ont été signés, côté algérien, par les secrétaires généraux des ministères des Finances et des Ressources en eau, Miloud Boutabba et Zidane Merrah, et Mme Laura Baeza, ambassadrice de l'UE en Algérie, pour la partie européenne. D'un montant de près de 4 milliards de DA, le programme en question (Eau II) sera financé à hauteur de 75% par ce don européen avec une contribution du gouvernement algérien de 1 milliard de DA.

Selon le SG du ministère des Ressources en eau, ce programme d'appui au secteur de l'eau sera mis en œuvre par son département et l'office national de l'assainissement pour la période 2011-2014 pour atteindre les objectifs de la réforme sectorielle. Le même programme, note-t-on, poursuivra le développement de certains objectifs du programme Eau I que l'UE avait déjà financé auparavant à hauteur de 20 millions d'euros. Il va notamment financer la création d'un centre national de formation aux métiers de l'assainissement, la mise en place du réseau d'assainissement national digitalisé et de son système de télégestion ainsi que l'acquisition d'équipement de pointe pour le laboratoire central d'Alger afin de renforcer ses capacités d'analyse de la qualité de l'eau.

Le programme Eau II va également contribuer à la mise en œuvre du plan national de l'eau (PNE) et la création d'une cellule d'audit et de performance pour renforcer la planification stratégique du secteur des ressources en eau. L'ambassadrice de l'UE a affirmé hier que le programme allait apporter une stratégie intégrée du secteur de l'eau en Algérie notamment dans les domaines de la planification budgétaire, de la formation pour les métiers de l'assainissement et de l'amélioration du contrôle de la qualité de l'eau sur l'ensemble du territoire ainsi que le développement d'un réseau digitalisé d'assainissement.

En Algérie, pour rappel, 86% de la population est raccordée au réseau d'assainissement. Ses capacités en épuration des eaux usées atteignent actuellement 650 millions de m3 utilisés dans l'agriculture et que notre pays veut porter à 1 milliard de m3 d'ici à l'horizon 2014. En ce qui concerne l'alimentation en eau potable, celle-ci s'est considérablement améliorée ces dernières années avec à la clé une consommation moyenne quotidienne et par habitant de presque 170 litres. Les autorités algériennes, après avoir surmonté le problème de la disponibilité de l'eau, misent aujourd'hui sur la qualité de service qui est devenue une vraie priorité.

Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, avait déclaré il y a quelque temps que la dotation en eau par habitant est en constante amélioration puisqu'elle a culminé cette année à un ratio moyen de 168 litres jour par habitant. Le ministre avait ajouté que la fréquence de distribution moyenne au quotidien est de 70% des communes du pays alors qu'elle était de seulement 45% en 2000. Sellal précisera en outre que la consommation moyenne en eau potable par individu atteindra les 185 litres/jour à l'horizon 2025 contre 175 actuellement alors qu'elle était de 90 litres dans les années 1990.

Il faut savoir par ailleurs qu'avec sa nouvelle politique de l'eau et d'assainissement, notamment dans le secteur de l'hydraulique, l'Algérie disposera de quelque 96 barrages d'ici l'année 2016 pour une capacité globale de stockage de 9 milliards de mètres cubes d'eau. Aujourd'hui, 65 barrages sont en exploitation dans notre pays pour une capacité nationale de l'ordre de 7 milliards de m3 contre 44 barrages (3,3 milliards de m3) en 1999.

L'augmentation de la capacité de stockage des barrages en exploitation pour les 5 prochaines années permettra, ajoute-t-on encore, de renforcer la sécurisation de la disponibilité en eau potable mais aussi d'étendre la superficie des périmètres irrigués. Enfin, les ressources hydriques disponibles et mobilisables en Algérie sont estimées par les experts du ministère à 17,2 milliards de m3 dont 12 milliards de ressources superficielles dans le nord du pays, 2 milliards de ressources souterraines et 5,2 milliards de m3 dans le Sud (superficielles et souterraines).