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Centre de coopération pour la Méditerranée: Plaidoyer pour la sauvegarde de la flore en Afrique du Nord

par Houari Barti

Le nouveau rapport international visant la sauvegarde des richesses naturelles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient fait état de l'existence de plus de 200 Zones importantes pour les plantes (ZIP) dans cette région. Intitulée «Zones Importantes pour les Plantes en Méditerranée méridionale et orientale : Sites prioritaires pour la conservation», l'étude qui a été publiée hier par le Centre de coopération pour la Méditerranée de l'UICN, Plantlife et WWF a, en effet, identifié pas moins de 207 ZIP. Ces zones classées comme ZIP pour leur «richesse botanique exceptionnelle» et/ou leur «composition remarquable de plantes rares, menacées et/ou endémiques» et/ou «leur végétation de grande valeur botanique» rivalisent avec celles qui existent en Europe et en Asie par leur richesse en espèces et la variété extraordinaire de la vie sauvage, indique le rapport. Ce projet international de conservation a réuni des botanistes et des scientifiques du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, à savoir l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, les Territoires palestiniens occupés, la Syrie et la Tunisie. Il s'agit «d'un pari sans précédent pour assurer l'avenir de la nature dans la région», note le même rapport. Ces 207 ZIP incluses pour la première fois dans le rapport, sont réparties comme suit : 33 en Syrie, 20 au Liban, 20 en Egypte, 21 en Algérie, 13 en Tunisie et 5 en Libye. Des équipes de 11 pays du sud et de l'est de la Méditerranée ont pris part à ce projet, et ils se sont réunis lors d'ateliers de travail pour examiner les résultats et collaborer à la réalisation d'une évaluation rapide des plantes sauvages et des zones riches en flore et en faune dans la région. Selon la même source, 75% des 207 ZIP hébergent des espèces endémiques au niveau local : espèces qui se trouvent uniquement dans un pays ou un secteur géographique. Des «zones méga endémiques» (avec plus de 20 espèces limitées à de petits secteurs géographiques) ont été identifiées en Algérie, au Maroc, au Liban, en Syrie et en Libye, ce qui signifie qu'elles sont extraordinairement riches en diversité de fleurs et de plantes sauvages.

Dans son volet relatif à l'Algérie, le rapport indique que «dans un premier temps, 21 ZIP ont été définies » dans le nord du pays. Toutefois, est-il noté, «de nombreux autres sites mériteraient aussi d'être retenus sur la base d'études complémentaires, notamment dans la péninsule de Collo, les monts de Tlemcen, la péninsule d'Arzew, Cap Falcon, l'Ouarsenis, le Sersou, la région d'Aflou et le Djebel Aïssa.» Il est également souligné que «les sites des zones steppiques et sahariennes n'ont pas été inventoriées, puisque situées hors de la partie méditerranéenne de l'Algérie. Le rapport précise, par ailleurs, que sur ces 21 ZIP, huit sont entièrement ou partiellement situées dans des parcs nationaux, alors que les 13 autres ne bénéficient d'aucune mesure de gestion ou de protection. Les principales menaces pesant sur les ZIP algériennes sont, selon la même source, «les incendies et le surpâturage», ce qui entraîne, est-il noté, «la disparition directe d'espèces ainsi que l'érosion des sols superficiels, rendant difficile la reconstitution du couvert végétal. Certains sites sont également victimes d'une sur-fréquentation ou de l'exploitation de carrières.»