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Mercenaires algériens en Libye: Les Américains démentent Rabat

par Mohamed Mehdi

« L'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique partagent les mêmes positions sur la finalité de la crise en Libye, mais sont en désaccord sur les moyens d'y aboutir. Il y a plus de convergence que de divergence à ce sujet», a déclaré le commandant du Commandement militaire américain pour l'Afrique (AFRICOM), le général de corps d'armée Carter F. Ham, lors d'une conférence de presse organisée à l'ambassade américaine à Alger.

 Depuis son arrivée, mardi, Carter F. Ham s'est entretenu avec le conseiller du président de la République aux affaires de sécurité, Me Rezzag Bara, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia. L'audience avec le président de la République devait avoir lieu après la conférence de presse.

Outre la «coopération bilatérale», les «questions de sécurité régionale et la menace terroriste dans le Sahel», la «situation en Tunisie et en Libye» a également été au menu des discussions de M. Ham avec ses hôtes algériens.

 La crise en Libye et ses conséquences sécuritaires a occupé une bonne partie de la conférence de presse du Commandant de l'Africom. Selon lui, l'Algérie et les Etats-Unis sont pour «un Etat uni et indivisible» et pour «la liberté du peuple de choisir ses gouvernants». L'intervenant considère que la situation en Libye est «une des plus grandes préoccupations de la région» en raison des «risques de prolifération des armes» en provenance de ce pays. «Ce qui nécessite une coopération accrue des pays de la région contre ces risques», a-t-il ajouté.

Interrogé sur les propos d'un ancien ambassadeur des USA à Rabat, devenu lobbyiste au profit du Maroc, qui a accusé l'Algérie d'avoir envoyé des mercenaires pour aider le régime de Kadhafi, le commandant du Commandement militaire américain pour l'Afrique (AFRICOM), le général de corps d'armée Carter F. Ham, affirme n'avoir jamais lu ou entendu parler d'un «rapport officiel» américain à ce sujet. «Bien au contraire, dit-il, l'Algérie a toujours été coopérative en matière de lutte contre le terrorisme et le mouvement des armes dans la région».

Le Commandant de l'Africom a rappelé la position de son pays appelant au départ du colonel Mouammar Kadhafi, dont «les capacités militaires ont été sérieusement réduites», en plus des «multiples défections de responsables militaires» enregistrées ces derniers jours.

 Lors de sa conférence de presse, M. Ham s'est également exprimé sur les relations militaires algéro-américaines, ainsi que sur la situation dans le Sahel et la coopération dans la lutte contre le terrorisme dans cette région.

Sur les relations militaires algéro-américaines, Carter F. Ham, dont c'est la première visite en Algérie, n'a pas été avare en éloges sur la nature et la consistance de cette coopération entre ces deux pays. «Je suis très comblé de la relation bilatérale qui existe entre les armées américaine et algérienne», a-t-il déclaré, affichant la disponibilité du Commandement de l'Africom à «renforcer et à améliorer cette relation et à travailler étroitement avec l'Algérie dans plusieurs secteurs relatifs à nos intérêts mutuels en matière de coopération sécuritaire».

Le général de corps d'armée Carter F. Ham a qualifié ses discussions avec les militaires algériens de «directes et approfondies». Pour lui, il s'agit, dans le cadre de l'avenir de la collaboration militaire entre les deux pays, de «trouver les moyens pour partager les informations pour lutter contre le terrorisme».

Les programmes algéro-américains de coopération militaire ont été financés par les Etats-Unis à hauteur de 870.000 et 950.000 dollars respectivement en 2010 et 2011, a-t-il indiqué. Ajoutant, à ce propos, que «l'Algérie a toujours fait les bons choix des personnes désignées pour les périodes de formation» qui ont été, selon lui, «bénéfiques aussi bien pour les officiers algériens formés aux USA, que pour les officiers américains qui ont également beaucoup appris d'eux».