Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Regards sur le cinéma en Méditerranée

par T. Lakhal

Dans le cadre de ses multiples activités, l'Institut Cervantès d'Oran a organisé samedi dernier une rencontre consacrée au cinéma de la Méditerranée, animée par Mohamed Bensalah. Il faut rappeler que l'essai consacré au sujet et qui est intitulé «Cinéma en Méditerranée» a été traduit, entre autres, en langue espagnole dans le cadre de l'encyclopédie de la Méditerranée qui traite de divers sujets liés à cet espace, d'où l'intérêt de l'institut en question pour ce livre. Devant un parterre tout attentionné, le conférencier a rappelé son parcours d'homme qui ne s'est jamais éloigné du cinéma qu'il juge comme le parfait moyen de communication, de dialogue et de compréhension mutuelle dans les temps qui distillent encore des discours qu'on croyait à tout jamais bannis. Un parcours fait, pour l'homme engagé, de volonté, mais également de désenchantement pour les multiples écueils que seule la bureaucratie en a les secrets.

 Il évoquera également ses expériences inachevées. Quelque 50 longs métrages scientifiques, courts et longs métrages, trois au total entre 1968 et 1972, période durant laquelle tous les rêves étaient permis, les uns charcutés, les autres censurés, sans oublier un feuilleton télévisuel de six épisodes, deux dramatiques théâtrales et trois longs métrages. Par-delà cet expérience, contrariée pour l'auteur, il récidiva tout naturellement après une petite éclipse forcée dans la collaboration, dans la recherche et l'enseignement universitaire naturellement. Pour revenir à sa conférence, il évoque cette Méditerranée, berceau des civilisations et zone de tensions et turbulences que tout le monde connaît (Libye, Palestine, Syrie, etc.).

Cette mer, qui a pourtant suscité tant d'inspirations artistiques et littéraires, se doit d'être éclairée dans ses zones d'ombre par le cinéma passerelle qui peut transcender les frontières et bannir les préjugés. Le cinéma dans les différentes régions de la Méditerranée garde une spécificité, mais tous ces cinémas se ressemblent ; la mer, l'éclat du soleil, le bleu azur du ciel, l'exiguïté des lieux, le bagou gestuel de ses habitants, ses longs dialogues et son autodérision. Un cinéma passerelle tout de même pour abolir ce grand malentendu en renvoyant par l'image ce que l'on peut reconnaître en nous le trait de l'autre.