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Ould Kablia à In Guezzam

par Djamel Belaïfa

L'amélioration des conditions sécuritaires aux frontières sud et les conditions de travail des services de la police des frontières et de la douane ont été au centre de la visite d'inspection et de travail effectuée mercredi à In Guezzam (Tamanrasset) par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia. Selon un communiqué du ministère rendu public, jeudi, au cours de ce déplacement d'une journée effectuée en compagnie des autorités civiles et militaires de la wilaya de Tamanrasset, M. Ould Kablia s'est rendu au poste frontalier d'In Guezzam où il a inspecté les bureaux de la police des frontières et visité ceux de la douane. A cette occasion, il a tenu, dans les locaux du poste frontalier, une réunion avec les autorités locales, qui était axée particulièrement sur l'amélioration des conditions de travail et d'astreinte des fonctionnaires qui exercent dans un environnement difficile, ajoute la même source. D'autre part, le ministre a présidé une rencontre avec les représentants de la société civile de la région dans le but de leur faire part des décisions arrêtées au titre du programme complémentaire et de prendre connaissance des autres préoccupations de l'ensemble des habitants de cette agglomération frontalière et d'étudier toutes les possibilités de leur prise en charge dans les «meilleurs délais possibles». Le communiqué souligne enfin qu'à l'issue de cette visite, les représentants des communautés Touareg ont chargé le ministre d'assurer le président de la République de leur «profonde gratitude» et de leur «soutien indéfectible». Cette visite a été annoncée la veille par le ministre.

 Dans une conférence de presse à l'issue de la visite effectuée par le président de la République à Tamanrasset, M. Ould Kablia a estimé que la sécurité des frontières sud du pays dépendait aussi du degré de vigilance des habitants de ces contrées. Le ministre a expliqué que les habitants des régions frontalières du Sud du pays, de par les relations qu'ils entretiennent avec les citoyens des pays voisins, «peuvent jouer un rôle dans la sécurisation des frontières à travers leur vigilance». Rappelant le principe de non-ingérence qui fonde la politique extérieure de l'Algérie, il a indiqué que l'Algérie doit toutefois améliorer la sécurité à ses frontières, surtout dans le cas de la crise en Libye qui «peut être exploitée par les ennemis de l'Algérie». Les déclarations du ministre de l'Intérieur interviennent dans un contexte particulier marqué par une insurrection armée en Libye. Une situation qui inquiète de plus en plus l'Algérie et ses voisins du Sahel, tous convaincus qu'une partie de l'armement du colonel Mouammar Kadhafi est désormais entre les mains d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui se serait ainsi dotée en moyens d'une véritable armée. Selon l'AFP qui cite des responsables de la lutte contre l'AQMI, «il y a là un très grand danger de voir cette organisation terroriste devenir l'une des armées les plus fortes du Sahel». Les mêmes sources affirment que beaucoup d'armes sont tombées dans les mains des terroristes, surtout des missiles sol-air après le pillage des casernes du régime de Kadhafi. «La menace est réelle, elle n'est pas du tout exagérée», a déclaré à l'AFP Eric Denécé, directeur du Centre français de recherches sur le renseignement (CF2R) qui vient d'effectuer une mission à Tripoli en compagnie, notamment, de l'ancien patron de la DST, Yves Bonnet.