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Selon une enquête: La drogue touche plus les 20-39 ans

par Synthèse : Djamel B.

Une récente enquête du centre national d'études et analyses pour la population et le développement CENEAP a révélé que l'Algérie se situerait à un niveau de consommation de drogues inférieur à celui de tous les autres pays arabes.

Cette situation «ne réduit en rien l'importance de la consommation du cannabis et des risques relatifs à la drogue en Algérie», souligne l'APS qui cite des enquêteurs du centre. Cette enquête épidémiologique nationale et globale sur la prévalence de la drogue a été réalisée par le CENEAP à la demande de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) durant la période fin 2009-début 2010, sur un échantillon de 9.240 ménages répartis sur 46 wilayas.

L'enquête du CENEAP indique qu'au moins 180.000 personnes âgées entre 20 et 39 ans sur un total supérieur à 300.000 sont consommateurs de drogues en Algérie. «Parmi les 302.967 personnes consommateurs de drogues recensées en Algérie et âgées de 12 ans et plus, 180.679 sont âgées entre 20 et 39 ans», a indiqué à l'APS le directeur des études au CENEAP, M. Hocine Tahar. L'enquête a montré aussi que 94.438 consommateurs de drogues sont âgés de 40 ans et plus, alors que 24.675 autres sont âgés entre 16 et 19 ans et que 3.175 sont âgés de 12 à 15 ans. Elle a révélé que 2,15% de la population enquêtée a expérimenté une ou plusieurs substances psychoactives dans la vie et que les hommes (3,50%) en ont plus expérimenté que les femmes (0,96%). La tranche d'âge les ayant expérimentées le plus est respectivement celle des 20-39 ans (2,72%) suivie des 40 ans et plus (2,15%) puis des 16-19ans (1,38%) et enfin les 12-15 ans (0,38%), selon les données livrées par cette enquête.

L'enquête a permis de relever une proportion de 15,04% des enquêtés ayant déclaré avoir connu des personnes qui s'adonnent à la drogue dans la rue, contre 2,40% dans les milieux universitaires ou scolaires, alors que 1,05% ont déclaré avoir vu des personnes se droguer au travail. Contrairement aux idées reçues, l'enquête a révélé que le grand Sud, en dépit de sa faible densité humaine, enregistre la plus grande prévalence de consommation de drogues et de substances psychoactives. Viennent ensuite les régions Ouest et Est, alors que la région Centre est celle où l'on recense le moins de consommateurs de drogues, selon les mêmes conclusions. L'enquête a révélé une proportion de 53,29% des chefs de ménage qui optent plus pour le dialogue avec leurs enfants drogués, 10,18% pensent consulter un spécialiste et 7,85% seulement optent pour l'hôpital.

S'agissant du comportement vis-à-vis des toxicomanes et drogués, 56,82% des enquêtés proposent les soins appropriés comme attitude à adopter, 22,58% proposent d'aider cette catégorie de personnes et 14,40% seulement ont recommandé la sanction ou la prison. La segmentation des déclarations selon les groupes d'âge a donné les résultats qui favorisent l'assistance et les soins plutôt que la répression, et ce, quel que soit l'âge du répondant. Evoquant les sources d'information privilégiées, l'enquête a démontré que la télévision constituait la source principale qui permet de s'informer sur la drogue pour 35,20% des enquêtés contre 19,83% qui ont cité le médecin, et 6,79% le travailleur social.

Les autres sources proposées sont, dans l'ordre, réparties entre l'Internet, la police, la radio, l'école, l'université, la presse, la famille, la mosquée, les amis et les voisins.