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Caméras, accès restreint et badges pour le personnel: Le siège de l'état civil sous haute surveillance

par S. M.

Du nouveau concernant le siège de l'état civil de la mairie d'Oran. Les autorités locales ont décidé de la grande artillerie. Accès restreint, réservé uniquement aux demandeurs hors wilaya des extraits de naissance 12 et 12 S à partir de début avril 2011, caméras de surveillance pour veiller au bon fonctionnement du service et badges et tabliers obligatoires pour le personnel afin de déceler tout dépassement?

L'arsenal des mesures prises par les responsables de la commune d'Oran, sur instruction de la direction de la réglementation et de l'administration générale (DRAG) de la wilaya, est singulier. «L'accès au service de l'état civil de M'dina Jdida sera réservé exclusivement, à partir du début avril prochain, aux demandeurs hors wilaya et pour les mises à jour des naissances. Concernant les mises à jour des décès et des mariages, les citoyens doivent se rapprocher de l'ancien service de l'état civil situé en face du siège de la mairie. Les demandeurs des extraits de naissance 12 et 12 S peuvent retirer ces documents des douze secteurs urbains de la ville», précise le SG de la commune.

Outre les 12 secteurs urbains, les citoyens peuvent retirer les extraits de naissance 12 et 12 S des six annexes de l'état civil et notamment celle de Sidi El-Bachir (ex-Plateau), située au rez-de-chaussée de l'ancien siège de l'état civil. Les autorités locales ont aussi pris une série de mesures pour améliorer le fonctionnement de l'état civil. «Le maire s'occupe en personne de l'amélioration des prestations de service dans le siège de l'état civil. Il s'agit d'une priorité pour l'exécutif communal », affirme le chargé de communication de la mairie.

La cause de cette réaction des autorités locales vient des scandales qui ont ébranlé ce service depuis son transfert en 2010 à l'Entreprise des manifestations économiques et commerciales (EMEC) de M'dina Jdida. Le service a été le théâtre, au début du mois, de vols d'équipements informatiques contenant des informations numérisées des registres originaux de l'état civil de la commune. Les responsables de ce service ont d'ores et déjà adressé un rapport détaillé sur ces vols aux autorités compétentes pour mettre la lumière sur des vols minutieusement préparés. «Nous avons adressé un rapport détaillé sur tous les vols commis au niveau de ce service. Le 13 mars en cours, nous avons été alertés par les ingénieurs du service de la disparition de deux disques durs contenant des informations numérisées. Des investigations sont en cours pour délimiter les responsabilités», confie le délégué de l'état civil de la mairie. Il faut avouer que la gestion approximative et l'indécision des autorités locales a été parmi les causes de cette débandade : en témoigne la valse des directeurs qui se sont succédé ces derniers mois à la tête de ce service. En l'espace de trois mois, cinq à six responsables ont été limogés sur instruction directe de la wilaya pour «incompétence». L'éjection, un peu précipitée, de ces responsables qui n'ont pas eu le temps de démontrer leurs compétences n'a rien réglé : bien au contraire, le service se débat dans une situation inextricable.

Les services de la wilaya et en particulier la DRAG ont instruit à de nombreuses occasions les responsables de la mairie pour sécuriser le siège de l'état civil. Il y a eu même une proposition, rapidement abandonnée, pour le transfert de l'état civil au siège de la DSA situé près de la cité Lescure pour des raisons de sécurité. Cette proposition, qui n'a pas eu le feu vert du wali, a été prise suite au constat de plusieurs dépassements dans le nouveau siège qui n'est pas sécurisé pour accueillir les registres originaux de l'état civil de la commune d'Oran. La DRAG aurait constaté que les conditions de sécurité pour préserver ces documents officiels manquaient terriblement dans le nouveau siège de M'dina Jdida. La quasi-totalité des registres originaux de l'état civil de 1920 à 2010 ont été transférés vers le siège de l'EMEC. Des coffres-forts ont été installés dans ce service pour garder en sécurité les registres originaux de l'état civil, signale-t-on.