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La grève de l'INATA s'invite à la radio

par A. El Abci

Les étudiants de l'INATA, qui poursuivent leur grève déclenchée le 3 janvier dernier, entameront ainsi aujourd'hui leur 69e jour d'arrêt de cours. Et à ce titre, la radio locale leur a consacré une émission sur ses ondes, comme exemple type du bouillonnement et de la contestation qui caractérise actuellement le milieu universitaire. Ainsi, des représentants des étudiants, le directeur et certains cadres de l'institut ont été invités pour s'exprimer sur le mouvement de protestation en question.

Il s'agissait de savoir où en est le conflit, quels en sont les derniers développements, surtout après le déplacement dernièrement à Alger d'une délégation composée de responsables de l'institut et de représentants des étudiants, qui a été reçue par un conseiller du ministère de tutelle.

Le débat a surtout abordé la plateforme de revendications des étudiants de l'INATA, qui, selon leurs représentants, concerne en premier la reconnaissance par la Fonction publique du diplôme délivré par l'institut à la fin des études. En effet, l'intitulé du diplôme existe seulement en langue française, dans laquelle est rédigé l'arrêté ministériel, qui ne comporte pas de traduction en arabe, alors que la Fonction publique se base, pour les recrutements et admissions aux concours qu'elle organise, sur la rédaction en arabe. Et comme l'intitulé du diplôme délivré par l'institut rédigé en arabe ne comporte pas la traduction exacte, la Fonction publique refuse le diplôme, arguant que la spécialité y figurant n'existe pas dans son listing.

«Ce qui nous condamne à un chômage inévitable, et ce au bout de cinq années d'études, selon les étudiants, qui précisent qu'il a fallu le déclenchement de la grève pour que l'on s'aperçoive des «erreurs techniques» existantes.

«Nos réclamations concernent aussi les frais des stages pratiques effectués dans les entreprises, où les indemnités fixées par un décret ne sont pas appliquées», poursuivent-ils. Pourtant, elles sont fixées à 1.000 dinars par jour, comprenant le transport, l'hébergement et la restauration. Et comme le stage est d'une durée d'un mois, et qu'il peut se dérouler dans une autre wilaya, les frais dépassent largement les 30.000 dinars.

De même que nous avons un problème de relevés de notes, qui ne sont pas donnés à l'étudiant. Nous sommes également dans l'ignorance totale du cursus qui fixe le nombre de TP, de stages à effectuer, etc.», indiquent les étudiants.

Le directeur, en prenant la parole, a fait savoir que les indemnités de stage seront prises en charge par l'institut à partir de cette année 2011 et qu'elles seront avancées aux étudiants concernés, et ce en vertu d'une décision de décentralisation de leur gestion.

Concernant les étudiants de l'exercice 2010, promesse a été faite par le recteur de l'université Mentouri de régler aussi leurs indemnités, cependant qu'une commission a été installée pour rectifier le tir pour les étudiants des autres années.

Pour les relevés de notes et le problème du cursus, les collaborateurs du directeur ont répondu qu'il n'y a aucun problème à leur délivrance et qu'il suffit d'en faire la demande. Enfin, pour ce qui est des résultats de l'entrevue avec le conseiller du ministère de tutelle et des derniers contacts, les représentants des étudiants ont affirmé que les choses avancent bien, mais qu'ils attendent un document officiel du ministre pour reprendre les cours.

Selon le directeur de l'INATA, qui est en contact avec l'un des directeurs centraux de la tutelle, l'arrêté ministériel portant les corrections nécessaires est fin prêt et n'attend que la signature du ministre.