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Oran: Le meeting de la CNCD s'est tenu dans le calme

par El Kébir A.

Le meeting étant autorisé à Oran, il n'a pas relevé, dans la matinée d'hier, d'anicroches entre les forces de l'ordre et les manifestants. C'est aux alentours de 9 h du matin que la salle Es-Saada (ex-Colisée) a commencé à accueillir les sympathisants de la CNCD, ainsi que quelques citoyens désireux de participer aux débats. La salle, côté orchestre, était relativement pleine.

 On pouvait compter plus d'une centaine de personnes venues assister au meeting. Sur scène, c'est Kaddour Chouicha, président de la section Oran de la CNCD, qui a pris la parole. Il était accompagné d'un spécialiste du droit, Messaoud Babadji, ainsi que par trois jeunes. Kaddour Chouicha a pris la parole, expliquant le choix du meeting plutôt qu'un rassemblement. « Par le meeting, on veut établir un dialogue avec le peuple pour lui expliquer ce qu'est la Coordination.

 Ce n'est pas un revirement de notre part, ni une machine arrière ». Il est également revenu sur le rassemblement de samedi dernier, considéré comme un succès : « Nous avons réussi à briser le mur de la peur, et c'est déjà un grand pas ». Après avoir expliqué l'historique de la Coordination, née dans la foulée des émeutes de janvier dernier, il est revenu sur les objectifs que la CNCD veut atteindre, à savoir la levée de l'état d'urgence, la libération de tous les émeutiers, ainsi que le rétablissement des libertés individuelles et collectives. «A Oran, on commence à avoir un esprit collectif, et bien qu'on ne soit pas tout le temps d'accord sur tout, si on veut réussir à imposer le changement, il nous est impératif d'unir nos forces». Il a par la suite donné la parole à Messaoud Babadji, qui a expliqué à l'assistance ce qu'est véritablement l'état urgence, et ce qui pourra changer une fois levé. Il a rappelé à ce propos que l'état d'urgence, à la base, ne devait durer qu'une année. «Mais malheureusement, on s'en est servi afin de museler la presse, restreindre le droit de réunion?». La parole a été ensuite donnée aux jeunes. Houari, jeune chômeur, dont le métier est parolier, la trentaine à peine, est revenu sur le rassemblement du samedi 12. «J'étais parti à la place d'Armes de mon propre chef, sans connaître la Coordination. Les policiers m'ont aussitôt arrêté, et une fois au commissariat, j'ai rencontré d'autres jeunes de la Coordination. J'ai alors su que je n'étais pas seul ». Nabila, quant à elle, a déclaré vouloir rester vivre en Algérie, d'où son choix de contester. «On ne veut plus du ?où va-t-en', notre pays c'est l'Algérie, et on veut vivre dans une Algérie libre». Par la suite, la parole a été donné au public: des enseignants, des chômeurs, des retraités, des étudiants, ainsi que de simples citoyens ont pu alors s'exprimer pendant un temps de parole qui leur été imparti.