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Une cellule de crise à l'UGTA

par A. El Abci

Près d'une centaine de SG de sections syndicales et de syndicats d'entreprises de la wilaya de Constantine se sont réunis en assemblée générale, jeudi dernier, au siège de l'Union de wilaya de l'UGTA et ont installé une «cellule de crise» pour gérer le mouvement syndical et ce, en considération de la paralysie des instances officielles locales. Les participants au conclave ont aussi menacé de porter la contestation dans la rue, au cas où le silence radio des officiels venait à persister.

Il est à indiquer que la réunion a failli capoter et a été précédée par des prises de bec entre organisateurs de la rencontre et opposants à la tenue de celle-ci. Le calme a finalement prévalu et le conclave a pu avoir lieu.

Passant en revue la situation syndicale qui se trouve dans l'impasse depuis plusieurs mois et qui perdure, les protestataires vident leur sac et dressent un constat sans complaisance et crient «Basta ! » Ils décident ainsi de se prendre en charge par la mise sur pied de cette commission provisoire, dont la mission prendra fin sitôt que les choses reprendront leur cours normal à la «maison UGTA» dans la wilaya, précise-t-on.

Dans leurs interventions, les SG des sections syndicales ont dénoncé le «vide syndical», disent-ils, qui est à l'origine de plusieurs difficultés dont pâtissent les travailleurs. Selon eux, l'absence de la tenue du congrès de wilaya tant promis est derrière toutes les dérives et problèmes que rencontrent les sections syndicales et les travailleurs. Ainsi, disent les syndicalistes, la commission créée à cet effet et installée à Alger depuis maintenant près d'une année a fait chou blanc sur tous les plans. Elle a fait montre, en la matière, d'une incapacité totale, est-il ajouté. Ainsi, au lieu d'agir dans le sens de serrer les rangs des travailleurs et les unir autour d'objectifs conciliateurs, elle a plutôt pratiqué une politique de revanche, d'exclusion et de division, soutient-on encore. «Elle a ainsi distribué des cartes d'adhésion pour l'année 2010 à certains travailleurs et pas à d'autres dans le but évident de favoriser la présence au congrès de «ses soutiens». Il lui est reproché en sus des pratiques de marginalisation, de copinage, d'exceller dans la politique de la division, par la création de sections syndicales parallèles «fantoches», selon l'expression de plusieurs syndicalistes. L'autre grand reproche qui lui est fait concerne la communication de fausses informations à la centrale syndicale. En effet, selon certains intervenants, dans son dernier rapport adressé au SG de l'UGTA, elle prétend avoir organisé 58 réunions avec les travailleurs des entreprises et des administrations, «ce qui est complètement faux», disent-ils. «Nous qui sommes dans les bases de ces entreprises, n'avons rien vu de tout cela», affirment-ils. Enfin, ils se disent décidés à tenir des sit-in à la maison du syndicat tous les jeudis jusqu'à satisfaction d'un ensemble de réclamations. Parmi celles-ci figurent, notamment, celles exigeant de la centrale syndicale l'organisation d'une conférence de wilaya pour les cadres syndicaux, la fixation d'une date pour le prochain congrès de wilaya. Faute de quoi, ils sont tous décidés de tenir ces sit-in de protestation tous les jeudis à la maison Benhamouda jusqu'à satisfaction de tous ces points.