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Aïn Témouchent : Les doléances des fellahs et les engagements de l'autorité

par Belhadri Boualem



De loin, apparaît une colonne de fumée qui monte dans le ciel. L'observateur qui emprunte la RN 35, à la hauteur de la nouvelle trémie mise en service depuis peu, n'éprouve pas de peine pour comprendre que la colonne de fumée provient de la décharge publique sise à quelques dizaines de mètres de Sidi Yamine, au nord de Aïn Témouchent. La décharge en question a repris du service depuis quelques mois à la demande de l'autorité concernée qui a vu la nécessité de reprendre des travaux non achevés au niveau du centre d'enfouissement technique (CET) sis à Sidi Ben Adda. Pour reprendre l'expression d'un président d'une ONG: «C'est lamentable et désastreux ce qui se passe à la décharge publique et il est impératif d'agir au plus vite pour mettre un terme à cette situation grave sur les plans environnemental et écologique».

En somme, plus de 60 tonnes de déchets sont déversées et, d'ici quelques jours, l'avancée de l'étendue de la décharge risque d'envahir les accès et d'autres terres arables», s'insurgent des fellahs des exploitations agricoles, qui ont remis depuis peu une requête à la presse.

Les automobilistes se rendant à Tlemcen peuvent constater que les déchets sont à quelque trois mètres de la RN 35. Dans peu de temps, faute d'accès, les bennes tasseuses de la commune et autres moyens de transport de déchets ne pourront plus accéder à la décharge. Ces exploitants parlent de désagréments multiples : les rongeurs qui dévorent tout, les moustiques ravageurs, les chiens errants qui agressent les fermiers, les odeurs nauséabondes qui piquent les narines à une distance de plus de 10 mètres, des gamins qui chiffonnent à longueur de journée et des sachets en plastique qui envahissent les terres agricoles et sont souvent source d'incendies. Les préjudices causés aux fellahs sont énormes et ces derniers demandent réparation.

Que pensent de tout cela les responsables du secteur de l'environnement ? La situation va-t-elle durer ? Et combien de temps faudra-t-il pour revenir vers le CET de Sidi Ben Adda ?

C'est à ce paquet d'interrogations qu'on s'est intéressé de prime abord. Invité à donner de plus amples explications, M. Seif Islam Benmansour, le directeur du secteur de l'environnement, fraîchement installé dans ses fonctions, a répondu: «Il faut me donner un mois car nous sommes en train d'apurer la situation à 90% et le CET, qui a consommé pas moins de 25 milliards, nécessite d'édifier d'autres actions pour limiter les dégâts et faire en sorte que le CET puisse être réceptionné selon les normes».

Cette information va certainement plaire aux fellahs et aux riverains de la décharge publique.